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Direction de la séance

Projet de loi constitutionnelle

Titre IX Constitution

(1ère lecture)

(n° 162 , 194 )

N° 6 rect.

6 février 2007


 

AMENDEMENT

présenté par

C Défavorable
G Défavorable
Rejeté

MM. FAUCHON et ZOCCHETTO


Article unique

(Art. 67 de la Constitution)


 

Dans la première phrase du deuxième alinéa du texte proposé par cet article pour l'article 67 de la Constitution, après les mots :

Il ne peut,

insérer les mots :

en matière pénale,

Objet

 

Cet amendement a pour objet de limiter l'inviolabilité du Chef de l'Etat, au cours de son mandat, à la seule matière pénale. En effet, l'immunité civile qui ne semble pas avoir d'équivalent à l'étranger non plus que de précédent en France, apparaît contestable dans son principe: elle créé une dissymétrie entre les droits respectifs des tiers et du chef de l'Etat puisque ce dernier pourrait engager une action civile contre une personne alors que celle-ci serait privée de toute possibilité en la matière (à titre d'exemple, le président pourrait demander le divorce mais son conjoint n'en aurait pas la faculté). Les droits des tiers ne pourraient être exercés qu'à l'issue du mandat présidentiel: de longues années pourraient se passer-en particulier dans l'hypothèse d'un mandat renouvelé- avant même que le justiciable qui s'estime lésé ne puisse saisir la justice. Dans certains cas, le préjudice causé peut se révéler irrémédiable (dans une affaire conjugale par exemple).

Au regard des atteintes portées à l'équilibre du procès civil, les bénéfices attendus de cette protection pour le chef de l'Etat n'apparaissent pas clairement: en effet, il ne semble pas que la fonction du Président de la république ait jamais été mis en cause par un contentieux civil et si des litiges sont déjà survenus dans cette matière, il semble qu'ils aient toujours été réglés sans que ni la personne du Président, ni le mandat qu'il assume ne soient fragilisés. L'immunité civile ne semble donc aucunement proportionnée à l'objectif recherché par la révision constitutionnelle.

L'immunité civile opère en outre un effet rétroactif, contraire aux principes fondamentaux du droit, puisqu'elle peut concerner des actions dont la cause est antérieure à l'élection du Président voire même des actions en cours lors de cette élection.



NB :La rectification porte sur la liste des signataires.