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Direction de la séance

Projet de loi

Projet de loi de finances pour 2018

(1ère lecture)

PREMIÈRE PARTIE

(n° 107 , 108 , 109, 110, 111, 112, 113, 114)

N° I-343

22 novembre 2017


 

AMENDEMENT

présenté par

C Sagesse du Sénat
G Demande de retrait
Adopté

M. ÉBLÉ


ARTICLE 11


I. – Alinéa 324

Compléter cet alinéa par les mots :

, qui portent sur :

II. – Compléter cet article par six alinéas ainsi rédigés :

1° Les effets macroéconomiques des réformes sur les conditions de financement des entreprises, le secteur immobilier, le taux de croissance et le taux de chômage ;

2° La quantification économétrique des changements comportementaux induits par les réformes, en particulier concernant le transfert des revenus du travail vers les revenus du capital, et le coût afférent pour les finances publiques ;

3° L’incidence des réformes sur le taux d’imposition et le niveau de vie des contribuables selon leur revenu fiscal de référence et leur situation patrimoniale ;

4° L’incidence des réformes sur la durée de détention des titres et les choix de placements des ménages résidents et non-résidents ;

5° L’incidence des réformes sur l’évolution des départs et retours de contribuables français ainsi que l’évolution du nombre de résidents fiscaux.

Les évaluations précisent le coût constaté des réformes et détaillent les facteurs de divergence entre ce coût et les estimations initialement présentées par le Gouvernement au Parlement en application de l’article 8 de la loi organique n° 2009-403 du 15 avril 2009 relative à l’application des articles 34-1, 39 et 44 de la Constitution et de l’article 51 de la loi organique n° 2001-692 du 1er août 2001 relative aux lois de finances.

Objet

Cet amendement vise à préciser le champ et les objectifs de l’évaluation des réformes fiscales en matière d’imposition du capital.

Le Gouvernement propose en effet une refonte profonde de la fiscalité du patrimoine dans le projet de loi de finances pour 2018 à travers le remplacement de l’impôt de solidarité sur la fortune par l’impôt sur la fortune immobilière d’une part et la mise en œuvre du prélèvement forfaitaire unique d’autre part.

Ces réformes conduiront à ce que le fruit du travail soit plus taxé que celui du capital et elles pèseront lourdement sur les finances publiques, à hauteur de 4,5 milliards d’euros en 2018 et 5 milliards d’euros en 2019 selon les estimations du Gouvernement.

Le chiffrage du coût de ces réformes est soumis à de forts aléas en raison des probables changements comportementaux des contribuables. De même, l’incidence tant macroéconomique que microéconomique de ces réformes paraît, pour l’heure, très incertaine.

En particulier, le Gouvernement n’a fourni aucune estimation officielle des possibles transferts entre revenu du travail et revenus du capital (income shifting) qui découleraient des comportements d’optimisation des contribuables.

Or il apparaît absolument nécessaire, concernant des mesures d’une telle ampleur, que le Parlement dispose de tous les éléments d’appréciation nécessaires.

C’est pourquoi cet amendement détaille les points les plus saillants qui devront faire l’objet d’une évaluation économétrique rigoureuse et indépendante : le transfert des revenus du travail vers les revenus du capital, la répartition du gain selon la richesse des contribuables, les choix des ménages en matière de placements financiers, l’exil fiscal et l’impact sur la croissance et l’emploi.