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Direction de la séance

Projet de loi

de finances rectificative pour 2020

(1ère lecture)

(n° 624 , 634 )

N° 1061

17 juillet 2020


 

AMENDEMENT

présenté par

C Favorable
G Défavorable
Adopté

M. de MONTGOLFIER

au nom de la commission des finances


ARTICLE ADDITIONNEL APRÈS ARTICLE 19


Après l'article 19

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

Pour les compagnies aériennes qui desservent des liaisons d’aménagement du territoire dans le cadre de délégations de service public la prise de participations par l’intermédiaire de l’Agence des participations de l’État effectuée à compter de la publication de la présente loi au titre des crédits ouverts par la loi n° 2020-473 du 25 avril 2020 de finances rectificative pour 2020 est subordonnée à la condition de se conformer à l’ensemble des obligations de service public prévues par lesdites délégations, en particulier en termes de fréquence des dessertes.

Objet

Depuis 2002, l’État a mis en place des obligations de service public sur des liaisons aériennes métropolitaines dans le but de desservir des destinations qui ne le seraient pas dans les conditions normales du marché. Ces liaisons font donc l’objet de financement des personnes publiques, État et collectivités territoriales, afin de compenser leur absence de rentabilité économique.

L’aménagement du territoire exige en effet de ne pas laisser de côté les territoires isolés, parfois peu peuplés, et ne disposant pas d’autres moyens de déplacement que l’avion pour connecter leurs habitants aux principaux centres de décision économique du pays dans des délais rapides.

En France métropolitaine, il existe actuellement onze liaisons sous délégation de service public subventionnées par les collectivités territoriales et l’État : Aurillac, Brive, Le Puy, Rodez, Limoges, Agen, Castres, Tarbes et Quimper pour des liaisons vers Paris, et La Rochelle-Poitiers-Lyon et Limoges-Lyon pour les transversales.

À la suite de la pandémie de Covid 19, l’État est intervenu pour aider massivement le groupe Air France KLM avec 7 milliards d’euros de prêts (3 milliards d’euros de prêt actionnaire, 4 milliards d’euros de prêts bancaires garantis par l’État).

En contrepartie, il est nécessaire que la compagnie respecte les obligations qui lui incombent en matière de desserte des lignes d’aménagement du territoire.

En conséquence, le présent amendement prévoit que l’État ne peut prendre une participation au sein d’Air France ou d’une autre compagnie aérienne qu’à la condition que celle-ci respecte strictement les obligations de service public prévues dans leurs contrats de délégation de service public, en particulier en termes de fréquence des dessertes.