Logo : Sénat français

Direction de la séance

Projet de loi

Projet de loi de finances pour 2021

(1ère lecture)

SECONDE PARTIE

MISSION ÉCOLOGIE, DÉVELOPPEMENT ET MOBILITÉ DURABLES

(n° 137 , 138 , 139, 142)

N° II-574

25 novembre 2020


 

AMENDEMENT

présenté par

C Demande de retrait
G  
Non soutenu

M. COZIC


Article 33 (Crédits de la mission)

(État B)


I. – Créer le programme :

Fonds de rénovation des lignes de desserte fine du territoire

II. – En conséquence, modifier ainsi les crédits des programmes :

Programmes

Autorisations d’engagement

Crédits de paiement

 

+

-

+

-

Infrastructures et services de transports

 

 

 

 

Affaires maritimes

 

 

 

 

Paysages, eau et biodiversité

 

 

 

 

Expertise, information géographique et météorologie

 

 

 

 

Prévention des risques
dont titre 2

 

 

 

 

Énergie, climat et après-mines

900 000 000

900 000 000

Service public de l'énergie

 

 

 

 

Conduite et pilotage des politiques de l’écologie, du développement et de la mobilité durables

dont titre 2

 

 

 

 

Charge de la dette de SNCF Réseau reprise par l’État (crédits évaluatifs)

 

 

 

 

Fonds de rénovation des lignes de desserte fine du territoire

900 000 000

900 000 000

TOTAL

900 000 000

900 000 000

900 000 000

900 000 000

SOLDE

0

0

 

Objet

 Peu avant la crise des gilets jaunes, en taxant davantage l’essence, le gouvernement disait vouloir inciter la population à renoncer à prendre le volant. Mais l’affichage écologique d’une telle mesure s’est accompagné de nouvelles fermetures de petites gares de proximité.

Cet amendement vise à pourvoir la SNCF Réseau des fonds nécessaires afin d’effectuer la rénovation des lignes de desserte fine dites « petites lignes ». Ces lignes représentent environ 40 % du réseau national exploité, soit 12 047 kms sur un total de 28 364 km. Elles sont un vecteur de désenclavement et de vitalisation de nos territoires car elles accueillent 17% du trafic de trains régionaux.

Le rapport Duron consacre la connexion entre rénovation des lignes de desserte fine et ouverture économique pour les territoires qu’elles traversent. Ces territoires qui peuvent accueillir des industries, et sur lequel le fret ferroviaire représente un outil de transport peu carboné efficient.

Si ces investissements portés par le présent amendement ne sont pas effectués cela compromettrait l’avenir de ces lignes alors que les fermetures non-concertées ou sans mise en place d’autres offres de mobilité et les limitations temporaires de vitesse alimentent déjà un sentiment de profond abandon.

La sentence pour les territoires « ruraux » est double, à une politique punitive sur la voiture s’ajoute la déshérence et l’abandon des petites lignes de train qui font le maillage de ces territoires. Ces lignes qui, rappelons-le, sont pour la plupart la seule alternative sérieuse et viable à la voiture.

Si rien n’est fait, d’ici 10 ans le train deviendra cet avion sur pattes reliant quelques points à forte densité de population, à charge pour chacun de se dérouiller ensuite.

C’est à cette vision-là que le présent amendement s’oppose.

Les auteurs de l’amendement tiennent à souligner qu’ils n’ont en réalité aucune intention de réduire le montant des AE et CP de l'action 02 "Accompagnement à la transition energétique" du programme « écologie, développement et mobilité durable » et qu’ils invitent le gouvernement à lever le gage. Toutefois, les règles de recevabilité financière les obligent à une telle présentation du présent amendement.