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Direction de la séance

Projet de loi

Projet de loi de finances pour 2023

(1ère lecture)

SECONDE PARTIE

MISSION SANTÉ

(n° 114 , 115 , 118)

N° II-677

25 novembre 2022


 

AMENDEMENT

présenté par

C Défavorable
G Défavorable
Rejeté

Mme JASMIN, M. JOMIER, Mme LUBIN, M. KANNER, Mmes CONCONNE et FÉRET, M. FICHET, Mmes LE HOUEROU, MEUNIER, POUMIROL, ROSSIGNOL

et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain


Article 27 (crédits de la mission)

(État B)


I. – Créer le programme :

Santé mentale

II. – En conséquence, modifier ainsi les crédits des programmes :

 (en euros)

Programmes

Autorisations d’engagement

Crédits de paiement

 

+

-

+

-

Prévention, sécurité sanitaire et offre de soins

dont titre 2

 

 10 000 000

 

 10 000 000

Protection maladie

 

 

 

 

Compensation à la sécurité sociale du coût des dons de vaccins à des pays tiers et reversement des recettes de la Facilité pour la Relance et la Résilience (FRR) européenne au titre du volet «  Ségur investissement » du plan national de relance et de résilience (PNRR)

 

 

 

 

Santé mentale

 10 000 000

 

 10 000 000

 

TOTAL

 10 000 000

 10 000 000

 10 000 000

 10 000 000

SOLDE

0

0

Objet

Cet amendement du Groupe Socialiste Écologiste et Républicain vise à créer un nouveau programme dédiée à la santé mentale, et à le doter de 10 000 000 d’euros pour l’année 2023.

Souvent regardés comme un sujet tabou, les troubles psychiques concernent pourtant chaque année un Français sur cinq et leur prise en charge constitue le premier poste de dépenses de l’assurance maladie, devant la prise en charge des cancers.

Cet enjeu de santé publique majeur a pris une forte résonance dans la crise sanitaire que nous traversons depuis bientôt trois ans : le climat anxiogène d’incertitudes et les mesures de restriction qui ont accompagné cette crise affectent la santé mentale d’un grand nombre de nos concitoyens, dont la vie sociale et parfois la situation économique se sont trouvées par ailleurs bouleversées, avec des répercussions psychiques durables. Certains publics, notamment les jeunes, sont particulièrement concernés.

C’est dans ce contexte que la commission des affaires sociales du Sénat a réalisé un rapport d’information n° 304 (2021-2022) de M. Jean SOL et Mme Victoire JASMIN, sur "les effets de l’épidémie de covid-19 sur la santé mentale".

Ce nouveau programme est donc la traduction de la priorité collective que nous souhaitons donner à notre système de santé mentale.

Ce système est à bout de souffle aujourd’hui car les réponses données, malgré le grand dévouement et les compétences des professionnels de santé et des intervenants, sont défaillantes dans presque tous les domaines. Une illustration de cet épuisement de notre système de santé mentale est la saturation de nos structures de soin et d’accompagnement, sous-dimensionnées et en nombre insuffisant.

Il convient donc d’élaborer et de mettre en œuvre une nouvelle stratégie nationale de la santé mentale.

Elle aura vocation à combler le retard d’investissement pluridécennal, à s’orienter vers des soins plus ambulatoires et inclusifs, à décloisonner toutes les filières (sanitaire et médico-social, psychiatrique et somatique, ville et hôpital, enfants et adultes, etc.), et à embaucher de nouveaux personnels (le ratio en France patient/personnel en santé mentale est un des plus élevés des pays occidentaux). 

Pour assurer la recevabilité financière de cet amendement :

- ce dernier abonde un nouveau programme intitulé « Santé mentale » à hauteur de 10 000 000 d’euros,

- prélève 10 000 000 d’euros sur l’action 19 « Modernisation de l’offre de soins » du programme 204 "Prévention, sécurité sanitaire et offre de soins".

Contraints par les règles de recevabilité financière prévues à l’article 40 de la Constitution, les auteurs de cet amendement tiennent toutefois à souligner qu’ils ne souhaitent pas réduire les crédits alloués au programme 204.