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Direction de la séance

Projet de loi

Industrie verte

(1ère lecture)

(PROCÉDURE ACCÉLÉRÉE)

(n° 737 , 736 , 725, 727, 731)

N° 323

19 juin 2023


 

AMENDEMENT

présenté par

C Défavorable
G Favorable
Rejeté

Le Gouvernement


ARTICLE 17 BIS


Supprimer cet article.

Objet

Le texte adopté en commission prévoit d’imposer aux sociétés de capital-risque (SCR) un minimum d’investissement dans des actifs contribuant « au financement de l’économie productive et de la transition écologique dans des conditions fixées par décret en Conseil d’État ».

Sur un plan technique, l’imposition d’un tel minimum d’investissement n’est pas praticable. La notion de « contribution au financement de l’économie productive et de la transition écologique » est introduite par l’article 17 du projet de loi pour encadrer le fléchage des plans d’épargne avenir climat (PEAC). Au niveau réglementaire, des règles précises seront définies pour identifier les fonds d’investissement relevant de cette catégorie, par exemple à partir des labels existants, tout en veillant par ailleurs au niveau d’exposition au risque des investisseurs particuliers. En tout état de cause il s’agit ici de déterminer l’univers d’investissement d’un produit d’épargne, auquel une SCR ne saurait en en aucun cas être comparé. Une SCR s’apparente plutôt à un fonds d’investissement : c’est un véhicule très spécialisé qui a vocation à investir directement dans des entreprises. Il n’y a pas de raison de prévoir des règles spécifiques pour cette catégorie de véhicules par rapport à d’autres types de fonds. De surcroit, les règles de composition de l’actif des SCR prévoit déjà un fléchage vers les entreprises européennes (à hauteur de 50%).

Un tel minimum n’est par ailleurs pas nécessaire et pourrait même être contreproductif. Le secteur du capital investissement contribue déjà massivement au financement de l’économie productive et de la transition écologique. En 2022, les fonds de capital-investissement ont dédié 36% de leurs investissements aux secteurs industriel, énergétique, des télécommunications et de la construction. Plus de la moitié des investissements a bénéficié à des entreprises localisées en régions. 3,4 Md€ d’investissement ont été spécifiquement dédiés aux cleantech. Pour les infrastructures, les énergies renouvelables et l’environnement représentait 4,3 Md€ sur les 11,5 Md€ investis (soit 37%). Il convient donc de préserver la dynamique actuelle de ces véhicules et de l’encourager en orientant davantage d’épargne vers les véhicules d’investissement en non-côté comme cela est fait par d’autres dispositions du projet de loi.