Logo : Sénat français

Direction de la séance

Projet de loi

Financement de la sécurité sociale pour 2023

(1ère lecture)

(n° 96 , 99 , 98)

N° 1124 rect.

7 novembre 2022


 

AMENDEMENT

présenté par

C Défavorable
G Défavorable
Tombé

MM. LONGEOT et MOGA


ARTICLE 8


I. - Alinéa 29, tableau

Rédiger ainsi ce tableau :

Catégorie fiscale

Paramètres de l’accise

Montant applicable
du 1er mars
au 31 décembre 2023

Cigares et cigarillos

Taux ( %)

Tarif (€/ 1000 unités)

Minimum de perception (€/ 1000 unités)

36,3

51,3

283,4

Cigarettes

Taux ( %)

Tarif (€/ 1000 unités)

Minimum de perception (€/ 1000 unités)

55

67

354,9

Tabacs fine coupe destinés à rouler les cigarettes

Taux ( %)

Tarif (€/ 1000 grammes)

Minimum de perception (€/ 1000 unités)

49,1

88

321,8

Autres tabacs à fumer

Taux ( %)

Tarif (€/ 1000 unités)

Minimum de perception (€/ 1000 grammes)

51,4

19,3

232

Tabacs à chauffer

Taux ( %)

Tarif (€/ 1000 grammes)

Minimum de perception (€/ 1000 grammes)

51,4

72,7

875,5

Autres tabacs à fumer ou à inhaler après été chauffés

Taux ( %)

Tarif (€/ 1000 unités)

Minimum de perception (€/ 1000 unités)

51,4

33,6

145,1

Tabacs à priser

Taux ( %)

58,1

Tabacs à mâcher

Taux ( %)

40,7

II. – Pour compenser la perte de recettes résultant du I, compléter cet article par un paragraphe ainsi rédigé :

…. – La perte de recettes résultant pour les organismes de sécurité sociale du présent article est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle à l’accise sur les tabacs prévue au chapitre IV du titre Ier du livre III du code des impositions sur les biens et services.

Objet

Le projet initial présenté par le gouvernement introduisait une base de calcul du déplafonnement des droits d’accise calculée en fonction de l’inflation cumulée des deux dernières années 2021 (1,6%) et 2022 (5,4%). Ce nouveau dispositif créait dès lors une augmentation disproportionnée des prix du tabac en proposant une augmentation de 7,10% alors que le taux d’inflation n’est que de 5,4%.

Une telle disposition présentait un risque de double peine pour les Français consommateurs de tabac dès lors qu’elle aurait conduit à une double augmentation, dans un contexte déjà marqué par l’augmentation des prix des produits du quotidien, et alors même que le prix du tabac a déjà augmenté de 50% entre 2017 et 2021.

Le texte sur lequel le Gouvernement a engagé sa responsabilité répond partiellement à certaines problématiques – notamment pour les tabacs à chauffer - afin de limiter le développement du marché parallèle.

Le dispositif proposé reste cependant inchangé en ce qui concerne les autres catégories telles que cigares et cigarillos, cigarettes et tabacs fine coupe (tabac à rouler), alors que cette dernière catégorie constitue dans bien des cas l’ultime segment avant le basculement des consommateurs, notamment les moins aisés, vers le marché parallèle et tout particulièrement vers la contrefaçon et vers la contrebande.

 En l’état, le dispositif proposé porte toujours une hausse de plus de 7,1% de la fiscalité applicable aux cigarettes (soit 50 à 70 centimes équivalent taxe, par paquet) et une hausse de plus de 9% pour le tabac à rouler (+ 1,10 € équivalent taxe, en moyenne par blague).

Le rapport Woerth-Park de la Mission d’information de la commission des finances relative à l’évolution de la consommation de tabac et du rendement de la fiscalité applicable aux produits du tabac pendant le confinement a pu mesurer que plus de 30% des cigarettes consommées en France étaient achetées en dehors du réseau des buralistes qui sont pourtant les seuls habilités par l’Etat à la vente de ces produits.

Une telle révision de la fiscalité sur les produits du tabac ne manquerait pas de pousser de nombreux consommateurs vers ce marché parallèle pour se fournir en cigarettes à moindre coût, engendrant une nouvelle perte fiscale pour l’Etat, de l’ordre de 5 à 7 milliards d’euros.

Cet amendement propose donc d’indexer et de plafonner le tarif et le minimum de perception des trois principales catégories des produits du tabac (cigares, cigarettes et tabac à rouler) sur l’inflation prévue sur la seule année 2022 et non sur le cumul des deux années 2021 et 2022.

Pour la stabilité et la visibilité du réseau des 23 500 buralistes de France, la révision annuelle du montant du tarif et du minimum de perception des produits du tabac devrait être indexée et plafonnée sur l’inflation hors tabac constatée sur l’année n-1.



NB :La présente rectification porte sur la liste des signataires.
La mention « Tombé » signifie qu'il n'y avait pas lieu de soumettre l'amendement au vote du Sénat dans la mesure où soit l'objectif poursuivi par l'amendement a été atteint par l'adoption d'un autre amendement (ex. : amendement de rédaction globale incluant la modification proposée), soit, au contraire, l'amendement était incompatible avec un amendement précédemment adopté (ex. : l'adoption d'un amendement de suppression fait tomber tous les autres).