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Direction de la séance

Projet de loi

Financement de la sécurité sociale pour 2023

(1ère lecture)

(n° 96 , 99 , 98)

N° 235 rect.

7 novembre 2022


 

AMENDEMENT

présenté par

C Défavorable
G  
Retiré

MM. KERN et CANÉVET, Mmes de LA PROVÔTÉ et DINDAR, M. LONGEOT, Mme SOLLOGOUB, M. HINGRAY, Mme SAINT-PÉ, M. LE NAY et Mmes GUIDEZ et JACQUEMET


ARTICLE 8


I. – Alinéa 27

Supprimer cet alinéa.

II. – Alinéa 29, tableau

Rédiger ainsi ce tableau :

« 

Catégorie fiscale

Paramètres de l’accise

Montant applicable au 1er mars 2023

Cigares et cigarillos

Taux ( %)

Tarif ( €/ 1 000 unités)

Minimum de perception ( €/ 1 000 unités)

36,3

51,3

278,7

Cigarettes

Taux ( %)

Tarif ( €/ 1 000 unités)

Minimum de perception ( €/ 1 000 unités)

55

67,1

349

Tabacs fine coupe destinés à rouler les cigarettes

Taux ( %)

Tarif ( €/ 1 000 unités)

Minimum de perception ( €/ 1 000 unités)

49,1

88,1

316,4

Autres tabacs à fumer

Taux ( %)

Tarif ( €/ 1 000 unités)

Minimum de perception ( €/ 1 000 unités)

51,4

33,6

140,4

Tabacs à chauffer

Taux ( %)

Tarif ( €/ 1 000 unités)

Minimum de perception ( €/ 1 000 unités)

51,4

33,1

142,8

Tabacs à priser

Taux ( %)

58,1

Tabacs à mâcher

Taux ( %)

40,7

 »

III. –  Alinéa 32

Après le taux :

3 %

rédiger ainsi la fin de cet alinéa :

et 66 % de l’évolution du tarif spécifique. » ;

IV. – Pour compenser la perte de recette résultant des I à III, compléter cet article par deux paragraphes ainsi rédigés :

« …. – La perte de recettes pour les organismes de sécurité sociale est compensée à due concurrence par la majoration de la contribution sur les boissons sucrées à l’article 1613 ter du code général des impôts.

« …. – La perte de recettes pour l’État est compensée à due concurrence par la majoration de la contribution sur les boissons sucrées à l’article 1613 ter du code général des impôts. »

Objet

Le gouvernement souhaite augmenter la pression fiscale sur les produits du tabac à travers cet article 8 réécrit par cet amendement au motif que les précédentes augmentations de ces dernières années auraient démontré leur efficacité pour lutter contre le tabagisme, mesurée à l’aune de la baisse des volumes de tabac mis à la consommation en France.

Dans l’idée de revaloriser les tarifs à hauteur de l’inflation et renforcer ainsi les recettes fiscales étatiques, le gouvernement tente de justifier cette augmentation dans un souci de prévention en matière de santé publique.

Or, une nouvelle augmentation de la fiscalité conduirait irrémédiablement à un report de la consommation vers des produits contrefaits, au détriment de la santé des consommateurs, des buralistes et des finances publiques, surtout dans ces proportions.

Si on peut estimer qu’il n’est pas inconcevable que les produits du tabac échappent à la hausse de l’inflation, la Première ministre elle-même a déclaré que dans le cadre du projet de loi de financement de la sécurité sociale, l’augmentation de la fiscalité devait être alignée avec le taux d’inflation.

Or, l’inflation est mesurée à 5,5% alors que la hausse de la fiscalité est de 7,1% pour les cigarettes et de 14,5% pour le tabac fine coupe par exemple. Ces augmentations décorrélées de toute logique économique se feraient donc seulement au détriment du pouvoir d’achat des consommateurs et en faveur d’un renforcement du marché parallèle et des réseaux criminels.

Pour ces raisons, cet amendement prévoit bien une hausse de la fiscalité des produits du tabac mais de 5,5%, soit à la hauteur de l’inflation prévue pour 2022.

Par ailleurs, dans un souci d’éviter un écrasement du marché, il est proposé de limiter la hausse du minimum de perception à deux tiers de la hausse de la part spécifique, ce qui revient à augmenter la part spécifique 1,5 fois plus que le minimum de perception. Ce dispositif doit permettre d’éviter que les marques les plus chères bénéficient d’un avantage commercial du fait d’une hausse du minimum de perception trop importante par rapport à la hausse de la part spécifique.



NB :La présente rectification porte sur la liste des signataires.