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Direction de la séance

Projet de loi

Financement de la sécurité sociale pour 2024

(1ère lecture)

(n° 77 , 84 , 80)

N° 837 rect.

13 novembre 2023


 

AMENDEMENT

présenté par

C Défavorable
G Défavorable
Rejeté

Mmes PONCET MONGE et SOUYRIS, MM. BENARROCHE, Grégory BLANC et DANTEC, Mme de MARCO, MM. DOSSUS, FERNIQUE et GONTARD, Mme GUHL, MM. JADOT et MELLOULI, Mme OLLIVIER, MM. PARIGI et SALMON et Mmes SENÉE et Mélanie VOGEL


ARTICLE 49


Supprimer cet article.

Objet

Cet amendement vise à supprimer cet article 49 qui fixe les prévisions de charges du Fonds de solidarité vieillesse (FSV).

Parmi les mesures qui affectent le FSV, il y a celle qui depuis l’application de la réforme des retraites, fixe à neuf mois la condition de résidence ouvrant droit à l’allocation de solidarité aux personnes âgées et aux autres allocations du minimum vieillesse et pour lesquelles cette condition était auparavant fixée à six mois.

 Or, nous nous sommes opposés à cette mesure qui pénalise, encore une fois, les personnes d’origine étrangère, qui, l’heure de la retraite arrivée et après avoir passé des années à travailler en France, souhaitent séjourner, plusieurs mois de l’année dans leur terre natale. La loi Immigration avant l’heure… pour mieux faire reculer les droits des étrangers.

En effet, du fait de carrières à faibles salaires et incomplètes, beaucoup de travailleurs immigrés vivent avec l’ASPA, s’ils y ont droit. Un des critères pour bénéficier de l’ASPA est d’avoir « de façon continue depuis au moins 10 ans un titre de séjour autorisant à travailler », ce qui exclut déjà une partie des travailleurs et travailleuses immigré.e.s.

Le durcissement de la condition de résidence va les exclure davantage, ou les contraindre à demeurer sur le territoire français, après avoir effectué, pour beaucoup d’entre eux, des emplois pénibles, aux mauvaises conditions de travail et faiblement rémunérés.

Une double peine. Selon Abdelmalek Sayad, sociologue, le non-retour est une double rupture :  Les immigrés vivant leur retraite en France ressentiraient « […] sur le tard, de manière très vive, leur isolement, c’est-à-dire, sur le fond, l’effet de la double exclusion qui les frappe ». Chacun doit avoir la possibilité de renouer avec sa terre natale, et vivre pleinement ses identités multiples.

En conséquence, nous proposons de supprimer l’article 49.