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commission de l'aménagement du territoire et du développement durable

Projet de loi

PJL pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysage

(2ème lecture)

(n° 484 )

N° COM-262

28 avril 2016


 

AMENDEMENT

présenté par

Adopté

MM. POHER, DANTEC et LABBÉ et Mme BLANDIN


ARTICLE 68 SEXIES


L’article 68 sexies est complété comme suit :

La dernière phrase du B de l’article 146 de la loi n° 2005-157 du 23 février 2005 relative au développement des territoires ruraux est complétée par la phrase suivante :

« A compter du 1er janvier 2017, l’Etat compense intégralement les pertes de recettes résultant pour les communes et les établissements de coopération intercommunale à fiscalité propre de l'exonération de taxe foncière sur les propriétés non bâties accordée en application de l’article 1395 E du code général des impôts, lorsque le montant de l’exonération  est supérieur à 10% du budget annuel de fonctionnement de la collectivité.

La perte de recettes pour l’État est compensée à due concurrence par la création d’une taxe additionnelle aux droits mentionnés aux articles 575 et 575 A du code général des impôts. ».

Objet

Pour faciliter l'appropriation des dispositifs de gestion et de restauration des habitats et espèces d'intérêt communautaire du réseau Natura 2000, la loi n° 2005-157 du 23 février 2005 relative au développement des territoires ruraux a introduit une exonération totale, sur 5 ans renouvelables, des parts communale et intercommunale de la taxe foncière sur les propriétés non bâties (TFNB) pour les propriétaires de certaines parcelles situées en site Natura 2000 ayant signé une charte ou un contrat Natura 2000.

L’article 146 de la LDTR indique que l'Etat compense, chaque année, les pertes de recettes résultant de l'exonération pour les communes et les établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre. Mais, par l’intermédiaire de lois de finances successives, depuis 2009, cet article est modifié avec l’introduction d’un coefficient de minoration induisant le fait que les collectivités ne sont que partiellement remboursées par l’Etat via la DGF : moins de 25% de remboursement en 2016 notamment. L’impact financier est important pour certaines communes rurales alors que cela est peu couteux pour l’Etat.

L’amendement proposé permet de ne pas pénaliser les petites communes rurales et leurs EPCI à fiscalité propre, et de relancer le dispositif de contractualisation (chartes et contrats Natura 2000) actuellement largement sous-utilisé. D’autre part, il faut souligner que seuls 20% des sites étant en bon état de conservation, cette mesure sera utile pour améliorer leur gestion.

Cette relance permettra ainsi à l’Etat de remplir ses engagements communautaires et prévenir une potentielle condamnation de la France par la Cour de Justice de l’Union Européenne (CJUE).