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commission des affaires sociales

Projet de loi

Pouvoir d'achat

(1ère lecture)

(n° 817 )

N° COM-256 rect.

25 juillet 2022


 

AMENDEMENT

présenté par

Irrecevable art. 45, al. 1 C (cavalier)

MM. MENONVILLE, MÉDEVIELLE, CHASSEING et DECOOL, Mme MÉLOT et MM. LAGOURGUE, GUERRIAU et Alain MARC


ARTICLE ADDITIONNEL APRÈS ARTICLE 9 BIS (NOUVEAU)


Après l'article 9 bis (nouveau)

Insérer un article additionnel ainsi rédigé :

Dans un délai de six mois, le Gouvernement remet un rapport au Parlement sur la fixation des critères du taux d’usure prévu par la sous-section 2 du chapitre IV du titre Ier du Livre III du code de la consommation. Ce rapport expose notamment les modifications du cadre juridique en vigueur nécessaires afin d’éviter des situations de blocage conduisant à ce que des prêts immobiliers soient refusés de manière systématiques à des particuliers.

Objet

L’objet de cet amendement de repli est de demander une réponse au blocage que rencontre le
secteur immobilier en raison du mode de calcul actuel du taux d’usure qui entraîne un refus
substantiel de dossiers de prêts, notamment pour les foyers les plus modestes.

Un grand nombre d’acteurs du secteur (banques, notaires, courtiers) alertent sur la situation de
blocage des crédits immobiliers. Ce blocage résulte d’une inadéquation entre la baisse du taux
d’usure actuel et la forte remontée des taux de crédit de l’immobilier. Il y a un décalage d’un
trimestre.
Outre le blocage des banques et des acteurs du secteur, cette situation nuit surtout aux emprunteurs les plus fragiles. Ce blocage impacte indirectement les finances des collectivités (pertes qui se retrouvera sur la TPF taxe de publicité foncière), notamment les plus petites communes. Par ailleurs, cette situation finira nécessairement par toucher les entreprises du bâtiment.
En effet, le mode de révision du taux d’usure, tous les trois mois, ne permet pas de répondre à l’urgence de la situation. Il existe des mesures transitoires  prévues par le code la consommation supposées permettre des dérogations en cas de variation exceptionnelle. Néanmoins, elles sont défaillantes faute d’être activés par le ministre de l’Economie et de permettre une réponse rapide.

Il est donc proposé de réfléchir à une modification des critères du taux d’usure afin de
gagner en souplesse, il devrait notamment y avoir un mécanisme plus rapide et efficace de révision de son niveau lorsqu’une variation exceptionnelle des taux est constatée (de plus d’un point) .
Actuellement, la situation est impraticable et entraîne l’exclusion d’office de plusieurs emprunteurs, en particulier les plus fragiles (qui ont un taux d’assurance très élevé). Les banques sont de facto dans l’obligation de refuser de leur accorder un prêt alors même qu’ils seraient solvables. Un dossier sur cinq serait refusé pour cause de dépassement du taux d’usure



NB :La présente rectification porte sur la liste des signataires.
    Déclaré irrecevable au titre de l'article 45, alinéa 1, de la Constitution par la commission saisie au fond