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commission des lois

Proposition de loi

Protéger les logements contre l'occupation illicite

(1ère lecture)

(n° 174 )

N° COM-20

23 janvier 2023


 

AMENDEMENT

présenté par

Rejeté

M. BOURGI, Mmes ARTIGALAS et MEUNIER, M. BOUAD, Mme de LA GONTRIE, MM. DURAIN et KANNER, Mme HARRIBEY, MM. KERROUCHE, LECONTE, MARIE, SUEUR

et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain


ARTICLE 2


Supprimer cet article.

Objet

Le présent article 2 vient étendre la notion d’habitation à tout bien habitable dont une personne aurait la propriété, même si celui-ci n’est pas meublé, et même s’il ne s’agit pas de sa résidence principale.

Dans le droit positif, le domicile (où l’on vit) et la propriété (le bien) sont deux notions clairement distinctes. Un domicile doit contenir les éléments minimaux nécessaires à l’habitation des lieux. Puisque le lieu non meublé n’est pas un lieu de vie pour son propriétaire, le fait d’y avoir accès ne relève pas du droit au logement opposable, mais du droit de propriété.

Par l’extension de la définition de la notion d’habitation, les auteurs de la présente proposition de loi viennent également étendre l’application de l’article 226-4 du Code pénal, ainsi que de l’article 38 de la Loi DALO. Or, celui-ci prévoit l’expulsion sous 48h de personnes s’étant introduites dans le domicile d’autrui, après que celles-ci aient été mises en demeure par l’autorité publique.

Il s’agit là d’une procédure exceptionnelle d’expulsion, puisque celle-ci est quasi immédiate. Elle est justifiée par le fait qu’il s’agisse du lieu d’habitation du propriétaire, et que le droit au logement de celui-ci lui est inaliénable, légitimant la prompte restitution de son bien.

Assimilant toute propriété à une habitation, les auteurs de la proposition de loi confondent deux notions qui ne devraient pas l’être, étendant de fait le champ d’application d’une mesure dérogatoire d’exception, et dévoyant par la même occasion l’esprit qui était celui du législateur lorsqu’il a fait voter la loi DALO et son article 38.

Aussi les membres du groupe socialiste, écologiste et républicain demandent la suppression du présent article 2.