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commission des affaires sociales

Projet de loi

Plein emploi

(1ère lecture)

(n° 710 )

N° COM-74 rect. bis

27 juin 2023


 

AMENDEMENT

présenté par

Rejeté

Mme ESTROSI SASSONE, MM. TABAROT et Daniel LAURENT, Mmes Frédérique GERBAUD et MICOULEAU, M. BURGOA, Mmes THOMAS et PETRUS, MM. BONNUS, BACCI, DAUBRESSE, CALVET, GROSPERRIN et SAVARY, Mmes CANAYER et DUMONT, MM. SAUTAREL et CHATILLON, Mmes LOPEZ, DREXLER et JOSEPH, M. PANUNZI, Mme DESEYNE, MM. PELLEVAT, SOL et CAMBON, Mmes Marie MERCIER et DEMAS, MM. CHARON, BOULOUX, POINTEREAU et LEFÈVRE, Mme DI FOLCO, MM. SOMON et BRISSON, Mmes BELRHITI, CHAUVIN et VENTALON, MM. CUYPERS, ANGLARS, RAPIN, de NICOLAY, Cédric VIAL, LAMÉNIE et BELIN, Mme BELLUROT, MM. KLINGER et SIDO et Mme LAVARDE


ARTICLE 10


Alinéa 31

Supprimer cet alinéa

Objet

L’alinéa visé par le présent amendement permet aux animateurs des relais petite enfance (RPE) « d’accomplir des formalités administratives et des déclarations sociales et fiscales liées à l’emploi » d’un assistant maternel, avec le consentement du parent qui l’emploie.

Une telle disposition part du constat erroné que le modèle de l’emploi direct serait source de complexité entre la parent et l’assistant maternel alors qu’il est une liberté pour le parent comme pour le professionnel, liberté qui s’inscrit dans le cadre structuré et protecteur de la convention collective des particuliers employeurs et de l’emploi à domicile.

Cette nouvelle convention collective étendue, entrée en vigueur au 1er janvier 2022, octroie de nouveaux droits sociaux aux professionnels dont la coordination est organisée par la branche et ne repose pas sur le particulier employeur.

En cas d’erreur dans les déclarations réalisées pour le compte du particulier employeur, l’imputabilité de la responsabilité pose question. Des animateurs de RPE risqueraient de voir leur responsabilité engagée au contentieux sans qu’ils aient les moyens d’assumer réellement leur nouvelle responsabilité. 

Ces réserves sont également exprimées par le comité de filière de la petite enfance qui rassemble les acteurs du secteur : « Le comité de filière émet de fortes réserves sur l’opportunité de confier aux RPE la faculté de réaliser des démarches pour le compte des parents à plusieurs titres. Les RPE risquent de perdre la confiance des professionnels de l’accueil individuel, s’ils sont en situation de mandataire à leur égard. Faute de moyens supplémentaires, les RPE qui ont déjà sur certains territoires des difficultés à assurer leur mission actuelle, risquent de réduire le temps consacré aux assistants maternels au profit de l’accompagnement des parents employeurs, ce qui serait délétère au regard des enjeux de l’attractivité des métiers de l’accueil individuel. Ces nouvelles missions supposent, par ailleurs, des compétences juridiques dont les RPE ne disposent pas actuellement ».

Historiquement, les pouvoirs publics ont œuvré à la simplification du système déclaratif notamment par la mise en place de PAJEMPLOI. Concéder que certains parents employeurs auraient besoin qu’un tiers s’immisce dans la relation contractuelle pour réaliser les démarches déclaratives pour leur compte, c’est remettre en cause les politiques publiques développées depuis des années en la matière.

Cette mission supplémentaire imposée aux animateurs RPE est mal encadrée, elle serait génératrice de risques nouveaux. Une telle disposition ne répond pas aux réels enjeux, au premier chef desquels la pénurie de professionnels alors que près d’un assistant maternel sur deux partira à la retraite d’ici 2030.

En conséquence, cet amendement propose de supprimer les nouvelles responsabilités confiées aux RPE.



NB :La présente rectification porte sur la liste des signataires.