Le figaro du 5 juin 1908

L'événement est largement relayé dans la presse française. La République française titre « L'attentat du Panthéon » sur plusieurs jours ; pour Le Figaro, c'est moins Dreyfus que le dreyfusisme qui était visé, tandis que pour Le Rappel, la véritable victime, c'est le nationalisme. Jean Jaurès, dans L'Humanité, réclame des « sanctions énergiques » et La Lanterne met les républicains en garde contre une sorte de « renouveau de la folie nationaliste ». Si Le Journal se contente de déplorer ce « regrettable événement », L'Aurore cherche le mobile de celui a troublé le dernier acte de « l'œuvre de réhabilitation et de justice ». L'Echo de Paris rend le gouvernement responsable de tous les incidents tandis que l'Autorité manie l'ironie : « Il s'est trouvé que la balle d'un revolver, chargée de l'indignation populaire exaspérée, est, pour ainsi dire, partie toute seule ». 

L'Eclair considère que « Dreyfus a eu les honneurs inespérés et immérités d'une agression presque sanglante » et Maurras, encore plus acharné dans L'Action Française, réclame les 12 balles du peloton d'exécution plutôt que les 6 balles du revolver d'un citoyen pour « l'auteur du bordereau de la trahison ».