2. Un moyen : profiter des effets de la dévaluation

La Côte d'Ivoire est un pays à vocation commerciale. Le commerce extérieur joue un rôle fondamental dans l'économie ivoirienne.

La Côte d'Ivoire est restée longtemps presque exclusivement dépendante de trois produits : le café, le cacao et le bois. La part des exportations de bois a considérablement régressé, les productions se sont diversifiées, mais le commerce extérieur ivoirien reste avant tout orienté vers le secteur agricole.

La balance commerciale ivoirienne est structurellement excédentaire, ce qui est exceptionnel parmi les pays d'Afrique.

L'excédent de la balance commerciale avait atteint 500 millions de francs CFA en 1977, grâce à la vive progression des cours des principaux produits ivoiriens. Il se maintint pendant la première moitié des années 80 avec l'appréciation du dollar, l'augmentation des quantités exportées et la diminution des importations. S'il est toujours demeuré positif, il a cependant largement diminué, jusqu'à 259 milliards en 1992. Cette régression était essentiellement due à la forte appréciation du franc CFA, dont la parité est fixée sur celle du franc français ce qui entraîne une perte de compétitivité de l'ensemble de l'économie ivoirienne et à la chute du cours des matières premières.

La dévaluation du 12 janvier 1994 a relancé spectaculairement l'excédent commercial grâce, d'une part, à un gain de compétitivité considérable pour les exportations hors zone franc et à un renchérissement des importations qui devraient stagner en valeur et donc régresser en volume.

En 1995, la Côte d'Ivoire, en valeur FOB, a exporté pour 1 985 milliards de francs CFA et importé pour 1 162 milliards, le solde commercial étant excédentaire de 823 milliards. Les prévisions pour 1996 sont de 2 019 milliards de francs CFA d'exportations et de 1 299 milliards d'importations, soit un solde excédentaire de 792 milliards.

Les effets de ce résultat positif ne doivent cependant pas être absorbés par le remboursement des intérêts de la dette ce qui tuerait dans l'oeuf la reprise économique ivoirienne.

La dévaluation a toutefois porté préjudice aux investisseurs français présents en Côte d'Ivoire. En trois ans, la communauté française a régressé de 28 000 à 18 000 personnes.

En outre, les représentants des Français de l'étranger que votre Délégation a reçus le 26 février 1996 ont rappelé les conséquences de la dévaluation sur les frais de scolarité, qui ont doublé en trois ans sans que les mesures d'accompagnement annoncées aient été réalisées, et sur les retraites. L'insuffisance de l'aide aux Français rentrés en métropole a également été regrettée. Un crédit de 100 millions de francs français prévu à cet effet n'aurait été utilisé qu'à hauteur de 10 % et un élargissement des conditions d'accès de ce fonds, géographique et lié aux revenus, est envisagé. Une mission, menée par M. LEROY, devrait remettre ses conclusions d'ici le mois de juillet 1996. Sur ce sujet, M. François TRUCY a rappelé les termes de la question écrite qu'il avait posée au ministre de la coopération, ainsi que les éléments de réponse qui lui avaient été apportés.

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