CONCLUSION

En dépit des difficultés survenues à partir de 2004 le lien franco-syrien n'est pas rompu. Il s'est distendu en matière politique mais demeure fort dans les domaines économiques et culturels.

La Syrie s'est engagée dans un ambitieux programme de modernisation économique depuis 7 ans. Elle doit le poursuivre. Mais elle a besoin pour cela de partenaires. Il n'est pas de son intérêt de s'enfermer dans une relation exclusive avec l'Iran qui la couperait du reste du monde arabe voire de l'ensemble de la communauté internationale. C'est au sein de cette famille arabe que Damas doit reprendre toute sa place. Sa démographie, sa stabilité, ses potentialités économiques lui permettraient d'y jouer un grand rôle.

Mais pour cela il lui faut tenir compte des réalités du moment. En particulier celle-ci : le Liban a changé, une prise de conscience politique y est apparue, le regard de la communauté internationale sur le Liban et ses relations avec la Syrie a pris un nouveau tour. Certes, les deux pays resteront unis par des liens de proximité que l'histoire comme la géographie rendent évidents, mais la Syrie doit accomplir un tournant dans sa politique : admettre le Liban comme un pays totalement souverain et non plus comme une carte à jouer sur la scène régionale. Le temps des ingérences brutales est définitivement terminé, celui des coopérations peut s'ouvrir.

La France, n'en doutons pas, est prête à aider la Syrie à prendre ce tournant, mais c'est à Damas aujourd'hui de montrer clairement la direction dans laquelle le pays veut s'engager : l'isolement, qui serait à terme fatal à l'économie comme au régime ? Ou l'ouverture, certes plus complexe, mais seul gage de développement ? La Libye a pratiquement réussi sa réintégration dans la communauté internationale. La Syrie doit en être capable. Elle pourra ainsi retrouver sa vocation tracée par une histoire millénaire : être un carrefour des civilisations.

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