MM. Michel BERSON (app. SOC – Essonne), président du groupe interparlementaire d’amitié France-Albanie, Jean BESSON (SOC – Drôme), vice-président, et Jean-Pierre MICHEL (SOC – Haute-Saône), vice-président, ont offert un déjeuner en l’honneur de S. E. M. Ylljet ALIÇKA, ambassadeur d’Albanie en France.

M. Michel BERSON a indiqué qu’il revenait d’un déplacement de trois jours à Tirana, à l’occasion du lancement d’un jumelage entre l’Albanie et l’Union européenne axé sur la coopération parlementaire. Il a pu constater que les dirigeants albanais qu’il avait rencontrés à cette occasion étaient tous très attachés à l’adhésion de leur pays à l’Union européenne, mais qu’ils divergeaient, selon leurs options politiques, sur les moyens de parvenir au statut de pays candidat.

Puis l’ambassadeur a ensuite rappelé que l’actualité politique albanaise était dominée par l’élection du président de la République, en juin prochain, par le Parlement à la majorité qualifiée pour les trois premiers tours, puis à la majorité simple pour les deux suivants. Il a expliqué que cette élection pouvait obéir à deux logiques distinctes : soit une logique institutionnelle, favorisée par la communauté internationale, et l’Union européenne en particulier, qui verrait l’élection d’une personnalité consensuelle au cours de l’un des trois premiers tours, soit une logique politique, selon laquelle le Parti démocratique au pouvoir se satisferait d’une majorité simple pour imposer le candidat de son choix au cours de l’un des deux derniers tours. Il a fait observer que beaucoup pensaient que l’actuel titulaire de la fonction, M. Bamir TOPI, pourrait, à l’issue de son mandat, créer une nouvelle formation politique qui empièterait sans doute sur l’électorat du Parti démocratique.

L’ambassadeur s’est dit parfaitement conscient de ce que l’image de son pays souffrait de la prégnance de certains préjugés, liés en particulier à la criminalité organisée et à la corruption. Il a toutefois insisté sur les progrès qui avaient été réalisés pour lutter contre ces phénomènes, qui sont des conséquences de l’effondrement brutal d’un régime qui avait isolé le pays du reste du monde pendant des décennies, et a fait observer que, selon les statistiques d’Interpol, le taux de criminalité en Albanie restait inférieur à la moyenne européenne. Il s’est dit plus inquiet des conséquences pour son pays des divisions qui marquent la vie politique et qui bloquent l’adoption de réformes pourtant indispensables à son développement.

L’ambassadeur a relevé les nombreux atouts que présente l’Albanie : dynamisme économique, avec des prévisions de croissance du PIB de 4 % en 2012 malgré la crise, fiscalité attractive, en particulier pour les entreprises, réalisation d’importants travaux d’infrastructures, routières notamment, développement du tourisme grâce à des sites naturels largement préservés, influence modératrice dans les Balkans, absence de prétentions nationalistes, traditions de pratiques religieuses très tolérantes et non constitutives de l’identité nationale, importance de la francophonie, etc. L’ensemble de ces éléments sont de nature à attirer les investisseurs étrangers et intéressent d’ailleurs de façon croissante les industriels français.

Enfin, l’ambassadeur a évoqué les événements prévus pour la célébration du centenaire de l’indépendance de l’Albanie, le 28 novembre 2012.

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