Le groupe interparlementaire d’amitié France - Afrique Centrale a invité S. Exc. M. Germain Ngoyo Moussavou, ambassadeur du Gabon en France, à participer à un petit-déjeuner débat, sous la conduite de M. Jean-Pierre Cantegrit (UMP – Français établis hors de France), président, en présence de Mme Kalliopi Ango Ela (Ecolo – Français établis hors de France), MM.  Bertrand Auban (Soc. – Haute-Garonne), André Dulait (UMP – Deux-Sèvres), Louis Duvernois (UMP – Français établis hors de France), Alain Fauconnier (Soc. - Aveyron), Jean-Claude Frécon (Soc. – Loire), Jeanny Lorgeoux (Soc. – Loir-et-Cher), Jean-Claude Requier (RDSE - Lot) et François Trucy (UMP – Var).

MM. Louis Dominici (ambassadeur de France au Gabon de 1986 à 1994), Sébastien Minot, sous-directeur d’Afrique centrale à la Direction d’Afrique et de l’Océan indien du Ministère des affaires étrangères, Sébastien Lesaulnier, rédacteur, ainsi que M. Philippe Immongault, premier conseiller près l’ambassade du Gabon à Paris, ont également assisté au débat.

Cette rencontre a permis de mesurer l’excellence de la relation franco-gabonaise et de préparer un éventuel déplacement au Gabon d’une délégation du groupe au début de l’année prochaine.

Avant de présenter ses lettres de créances le 21 décembre 2011, S.Exc. M. Moussavou était sénateur de la ville de Tchibanga, au sud du Gabon, et président du groupe parlementaire Parti démocratique gabonais (PDG) au Sénat. Originaire de Port-Gentil, il a étudié le journalisme à Dakar avant de devenir, notamment, directeur de la publication du célèbre quotidien gabonais L’Union. Ancien collaborateur de premier plan du défunt président Omar Bongo Ondimba, dont il a été le conseiller personnel puis le directeur-adjoint de cabinet à la Présidence de la République, il a été ministre délégué aux travaux publics. Sa nomination à Paris, il y a près d’un an, l’a fait revenir dans la diplomatie. Il avait précédemment exercé diverses fonctions à l’UNICEF, à l’OMS et au Ministère des Affaires étrangères, de la Coopération et de la Francophonie en qualité d’ambassadeur, directeur de la presse et de la communication.

Dans ses propos liminaires, l’ambassadeur a évoqué la relation privilégiée empreinte d’amitié séculaire qui lie le Gabon à la France. A cet égard, il a rappelé que le Président Ali Bongo Ondimba avait été reçu à l’Elysée par le Président François Hollande en juillet dernier. Il a souligné que son action tendait en particulier à renforcer la place des entreprises françaises au Gabon. En effet, le pays a vocation à devenir émergent en 2025, en s’appuyant sur trois piliers : le Gabon vert, le Gabon industriel et le Gabon des services. Insistant par ailleurs sur l’importance de l’opposition pour le bon fonctionnement de la démocratie gabonaise, il a regretté qu’elle ne soit pas représentée à l’Assemblée nationale en raison de son boycott des élections législatives de décembre 2011.

Dans l’échange nourri qui a suivi avec les sénateurs, l’ambassadeur a rappelé l’engagement francophone du Gabon, en ajoutant qu’il n’avait pas de remarques à faire sur la récente intégration du Qatar au sein de l’Organisation internationale de la Francophonie en qualité de membre associé. Il a en outre indiqué que la production pétrolière dans son pays était stabilisée mais que le Gabon souhaitait diversifier son économie, notamment par le développement de l’écotourisme sur la base des 13 parcs nationaux et de l’importante forêt, qui couvre 85% du  territoire national.

Les discussions ont également porté sur la volonté de la présidence gabonaise de développer l’intégration régionale au sein de la  Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC), le problème de la surveillance des 800 km de côtes gabonaises face à des flux migratoires venant principalement d’Afrique de l’Ouest, la place de la Chine en Afrique en général et au Gabon en particulier, les perspectives de développement du groupe Eramet à l’occasion du 50ème anniversaire de la société Comilog au Gabon, le rôle important de l’implication des ONG et de la société civile dans le débat sur les grandes plantations, et les récentes mesures gouvernementales tentant à lutter pragmatiquement contre l’économie informelle.

L’ambassadeur a rappelé que son pays était un grand chantier. Il a regretté la modestie de la part des entreprises françaises dans les 4,5 milliards d’euros d’investissements directs réalisés au Gabon au cours de ces trois dernières années. Il lui a semblé que la France donnait parfois le sentiment de ne plus être intéressée par le Gabon. Il a par conséquent souhaité que les entreprises françaises retrouvent le chemin du Gabon, rappelant que 10 000 Français résidaient et travaillaient au Gabon, et qu’environ 14 000 Gabonais vivaient en France.

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