Le groupe interparlementaire d’amitié France - Afrique Centrale a invité S. Exc. M. Henri Lopes, ambassadeur du Congo en France, à participer à un petit-déjeuner débat, sous la conduite de M. Jean-Pierre Cantegrit (UMP – Français établis hors de France), président, et de M. Jeanny Lorgeoux (Soc. – Loir-et-Cher), président délégué pour le Congo, en présence de Mme Kalliopi Ango Ela (Ecolo – Français établis hors de France), MM. Michel Bécot (UMP – Deux-Sèvres), Jean-Marie Bockel (UDI-UC – Haut-Rhin), Christian Cointat (UMP – Français établis hors de France), Hervé Marseille (UDI-UC – Hauts-de-Seine), Jean-Marc Pastor (Soc. – Tarn), Jean-Claude Requier (RDSE – Lot). MM. Stéphane Le Brech, adjoint au sous-directeur d’Afrique centrale à la Direction d’Afrique et de l’Océan indien du Ministère des affaires étrangères, et Mathieu Hedoin, rédacteur Congo, MM. André Ludovic Ngouaka-Tsoumou, conseiller culturel près l’ambassade du Congo à Paris et Olivier Bounkoulou, conseiller personnel de l’ambassadeur, ont également assisté au débat.

Cette rencontre a permis de faire le point sur la situation économique, politique et sociale au Congo et dans la sous-région ainsi que sur l’état des relations franco-congolaises.

Avant d’être accrédité en France en 1998, S. Exc. M. Henri Lopes fut ministre de l’éducation nationale, ministre des affaires étrangères, ministre des finances et Premier ministre de la République du Congo, sous-directeur général de l’UNESCO puis directeur-général adjoint pour l’Afrique de l’UNESCO. Il a également écrit de nombreuses œuvres au service de la l’Afrique, de la langue française, de la diversité culturelle et de la Francophonie. L’Académie française lui a d’ailleurs décerné le grand Prix de la Francophonie pour l’ensemble de son œuvre en 1993.

Le Président Jeanny Lorgeoux a interrogé l’ambassadeur sur l’importance de la question tribale au Congo, l’évolution des relations avec la République démocratique du Congo (RDC), et les perspectives de développement économique de la région du Pool, département situé dans le Sud du pays, limitrophe de la RDC.

L’ambassadeur a rappelé que le Congo était un petit pays de 342 000 km², où les partis politiques étaient influencés par les questions tribales. Comme le disait l’ancien président Pascal Lissouba, il s’agit de « la solidarité primitive ».

L’ambassadeur a souligné que le Congo était attaché à la mise en place de relations de bon voisinage, en particulier avec la RDC, mais que cet immense voisin n’avait pas encore trouvé ses points de stabilité, ce qui renforçait le besoin urgent de créer un pont entre Brazzaville et Kinshasa pour que les relations naturelles et familiales entre les deux pays puissent se développer. Il a également appelé de ses vœux la constitution d’une Union comme la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC) dont le Congo serait partie prenante. Il a rappelé le lien essentiel qui existait avec la France, fondé sur la langue commune mais aussi sur les échanges économiques. Il a toutefois souligné que cette place privilégiée, héritage historique, n’était pas définitivement acquise et que des gestes étaient nécessaires, en particulier en termes de circulation des personnes.

Un échange nourri s’est alors engagé avec les sénateurs. L’ambassadeur a estimé que les pays d’Afrique francophone qui souhaitaient faire de l’anglais une seconde langue officielle dans leurs pays le faisaient en raison d’un triple constat : dans les instances internationales où l’anglais domine, celles et ceux qui ne le parlent pas sont handicapés ; aucune université francophone n’est en tête dans le classement mondial de Shanghaï ; les chercheurs ont des problèmes de visa pour rejoindre la France et se tournent alors vers le monde anglo-saxon. A cet égard, il a rappelé la nécessité que la France change d’approche sur ces sujets et aille vers la mise en place d’un « laissez-passer francophone ».

En réponse à une question sur la sécurisation des affaires, il a considéré que des mesures avaient été prises récemment par son gouvernement afin de faciliter la création de sociétés au Congo par des étrangers en moins de trois jours. Il a conclu ses propos en demandant aux sénateurs de bien vouloir l’alerter sur les difficultés qu’auraient des Français pour créer leurs sociétés au Congo car l’intérêt du gouvernement congolais est d’apporter la sécurité aux investisseurs étrangers.

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