Au cours de la semaine du 27 au 31 août, le groupe d’amitié France-Balkans occidentaux du Sénat a reçu successivement quatre ambassadeurs de France dans les Balkans : MM. Christian Thimonier (Macédoine), Didier Chabert (Kosovo), Guillaume Rousson (Bosnie-Herzégovine) et Frédéric Mondoloni (Serbie). Mme Marta de Cidrac, présidente du groupe interparlementaire d’amitié, MM. Arnaud Bazin, président délégué pour la Macédoine, Jean-Yves Leconte, président délégué pour la Serbie, Olivier Cadic, vice-président et Sébastien Meurant ont participé à ces entretiens.

Les échanges avec les ambassadeurs français dans les Balkans occidentaux ont confirmé le constat dressé par nombre d’interlocuteurs du groupe d’amitié au cours des derniers mois : l’appétence pour la France est forte dans la zone et devrait inciter les acteurs tant politiques qu’économiques à y développer leur présence, jugée encore trop timide. Les missions de députés et de sénateurs, qui se multiplient, en sont d’autant plus appréciées.

Le soutien français est particulièrement attendu sur certains dossiers, au premier rang desquels figure celui de l’intégration européenne. Les efforts faits par la plupart des pays afin de satisfaire aux exigences posées par la Commission ont été acceptés par les citoyens dans l’espoir d’un rapprochement avec l’Union européenne – libéralisation du régime de visas dans le cas du Kosovo, avancée des négociations pour les pays déjà officiellement candidats... Une hésitation trop marquée des partenaires européens quant à la poursuite de l’intégration risque d’apparaître comme une forme de trahison et de favoriser une exacerbation des tensions internes : les partis politiques, en particulier, ne partagent souvent pas d’autre objectif que l’adhésion à l’UE.

Chacun des quatre pays évoqués lors des entretiens doit également résoudre des problèmes propres. En Macédoine, un accord sur le nom du pays – République de Macédoine du Nord – a été trouvé par les premiers ministres macédonien et grec, mais doit encore être soumis à un référendum « consultatif » en Macédoine et ratifié par les deux parlements. Pristina et Belgrade, sous l’égide européenne, négocient le statut final du Kosovo et, dans ce cadre, l’hypothèse d’un échange de territoires a été évoquée, qui apparaît à la fois comme un risque pour la stabilité de la région dans son ensemble et comme une chance sérieuse d’aboutir à un accord sur le Kosovo. L’équilibre institutionnel complexe mis en place en Bosnie-Herzégovine lors de la signature des accords de paix de 1995 n’empêche pas certaines avancées, telles qu’en matière européenne, mais ne permet pas de dépasser les désaccords de fond entre les dirigeants bosno-serbe, bosniaque et bosno-croate, et serait fragilisé si la règle de l’intangibilité des frontières dans les Balkans était remise en cause.

Les membres du groupe d’amitié ont renouvelé leur détermination à contribuer à susciter l’influence française dans la zone, en lien étroit avec les autres acteurs nationaux. L’économie, la culture et les rencontres interparlementaires sont autant d’outils à saisir.

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