Le deuxième Comité de pilotage pour la reconstruction de l’Irak s’est tenu ; le 23 octobre 2018, au ministère de l’Europe et des Affaires étrangères. Institué par le ministre, ce comité a pour objet de réunir tous les acteurs français (ONG, entreprises, administrations) impliqués dans la reconstruction, afin de partager les expériences et formuler des recommandations. Après un mot introductif de l’ambassadeur de France en Irak, M. Bruno Aubert, trois tables rondes respectivement consacrées à la stabilisation, à l’économie et à la coopération universitaire et culturelle se sont réunies.

Les conclusions des échanges ont été les suivantes :

- L’Irak entre dans une phase de stabilisation, après une période où son existence même était menacée. Les indicateurs économiques sont au vert, et le nouveau gouvernement en voie de formation semble déterminé à éviter le double écueil du confessionnalisme et de l’ingérence étrangère. Mais les besoins humanitaires restent importants, ainsi que le défi terroriste dans certaines régions ; et la corruption reste endémique.

- Dans cette période cruciale, la France a un rôle très important à jouer, en tirant parti de son image positive liée à son engagement contre Daech. Malheureusement, elle n’a pas encore su traduire cet engagement dans la phase de stabilisation. La solution réside dans une collaboration plus étroite entre l’administration et les entreprises, la constitution d’une véritable « équipe France » pour faire face aux défis qui attendent les investisseurs étrangers : corruption endémique, labyrinthes administratifs, méconnaissance des procédures locales, insécurité. L’ambassadeur a invité les entreprises à se rendre dans le Sud, globalement stabilisé malgré des manifestations récurrentes à Bassora.

- En matière de coopération et de culture, l’effort principal porte sur Mossoul, où un espace culturel francophone, porté par la région Ile-de-France, est en voie de réalisation. La France est également impliquée dans la reconstruction de la ville avec le projet Alif, en collaboration avec l’Unesco. Pour matérialiser l’engagement du Président de doubler le volume de la coopération dans ce domaine, beaucoup reste à faire, en matière d’échanges universitaires et d’enseignement du français notamment. L’ambassade de France a engagé un effort très important en ce sens, et l’implication de l’Agence française de développement (AFD) dans la reconstruction du système éducatif serait particulièrement bienvenue.

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