Le Sénat a accueilli, vendredi 3 février 2017, en salle Clémenceau, un colloque intitulé « Le Maroc, marché porteur et hub eurafricain », organisé en partenariat avec Business France, représenté par son Directeur général export. Ouvert par M. Christian Cambon, Président du groupe interparlementaire d’amitié France-Maroc qui a lu un message du Président Gérard Larcher, il a permis de présenter l’économie marocaine, les secteurs porteurs ainsi que les perspectives d’avenir pour cette économie performante, au carrefour de l’Europe et de l’Afrique.

Dans son message, le Président du Sénat a souligné le chemin parcouru par le Maroc pour créer une économie dynamique et prospère, faisant du Maroc un « modèle en matière de développement ». Saluant l’excellence des relations avec ce pays, M. Christian Cambon, Président du groupe interparlementaire d’amitié France-Maroc, a pointé sa position géographique stratégique « au carrefour à la fois, de l’Europe et de l’Afrique, de la Méditerranée et de l’Atlantique » et s’est félicité de la réintégration du Maroc dans l’Union africaine, atout considérable dans le processus d’internationalisation de son économie. Ont également participé au colloque : Mme Catherine Morin-Desailly, Présidente de la commission de la culture, de l'éducation et de la communication et   M. Olivier Cadic, sénateur représentant les Français établis hors de France, membres du groupe d’amitié.


M. Christian Cambon, Président du groupe interparlementaire France-Maroc


Mme Catherine Morin-Desailly, Présidente de la commission de la culture, de l'éducation et de la communication et M. Olivier Cadic, sénateur représentant les Français établis hors de France

S.E. M. Chakib Benmoussa, Ambassadeur du Maroc en France, a souligné la dynamique économique du Maroc qui se traduit par une vision continentale des échanges, notamment vers l’Afrique subsaharienne et l’Afrique centrale. M. Frédéric Rossi, Directeur général délégué export de Business France, a présenté les investissements en matière d’infrastructures, de transition énergétique et d’industries réalisés par le Maroc devenu un des moteurs du développement en Afrique. Cette nouvelle dynamique constitue, selon M. Philippe-Edern Klein, Président de la Chambre française de commerce et d’industrie du Maroc (CFCIM), un des éléments clés pour les investisseurs français au Maroc. Aujourd’hui, une entreprise sur deux qui investit au Maroc - avec l’aide de Business France et de la CFCIM - réussit son implantation.


Ouverture du colloque

La première table ronde avait pour objectif de décrire le marché marocain et les opportunités qu’il présente, notamment pour les entreprises françaises. Mme Marie-Cécile Tardieu, Chef du service économique de l’Ambassade de France au Maroc, a notamment indiqué que la France était le premier investisseur étranger au Maroc, mouvement porté par le soutien que certaines régions françaises accordent aux entreprises désireuses de s’installer au Maroc. M. Younes Lahrichi, Directeur de la promotion des investissements de l’Agence marocaine de développement des investissements (AMDI), a décrit les incitations mises en place par le gouvernement marocain pour attirer les investisseurs étrangers, notamment le « plan d’accélération industriel » qui a permis la création d’écosystèmes dans des secteurs porteurs, tels que l’aéronautique, l’automobile et le textile, ainsi que l’instauration de zones franches. Il a ainsi qualifié le Maroc de « carte à jouer sur le continent ».

Autre atout mis en avant par M. Nicolas Mesmacques, Directeur des relations internationales du Crédit du Maroc : le Maroc constitue un marché « liquide et profond », c’est-à-dire qu’il présente d’importantes possibilités de financements pour les entreprises. Cette première table ronde s’est clôturée par le témoignage de M. François Lacoste, Président directeur général de la société NSE (aéronautique et défense), qui a implanté son entreprise dans une zone franche de Casablanca.


Première table ronde

La seconde table ronde était consacrée au secteur agroalimentaire, secteur majeur de l’économie marocaine (19 % du PIB et 40 % de la population active). M. Abderrahim Benyassine a décrit la stratégie « Maroc vert » initiée en 2008 et ayant pour objectif la modernisation de l’agriculture et la solidarité envers les zones agricoles défavorisées. D’après M. Mohammed Fikrat, Président de la Fédération nationale de l’agroalimentaire et de la société Consumar, cette stratégie a permis de mettre en avant des produits de qualité « Made in Marocco » – des niches – tels que le sucre, l’huile d’olive ou encore des plantes aromatiques et médicinales. Le Maroc a pour ambition de devenir un hub entre l’Europe et l’Afrique. Face à l’attractivité du Maroc, M. Yvan Lebredonchel, Consultant associé d’Artesial Consultants, a indiqué que les entreprises présentes au Maroc cherchaient à améliorer leur productivité dans l’industrie agroalimentaire.

Fort de quinze années d’expérience au Maroc, M. Thierry Zurcher, Directeur général du groupe coopératif Maïsadour, a qualifié le pays de « laboratoire du développement international », notamment vers le reste du continent africain et a précisé que ce développement devait se faire « en fonction des besoins de l’Afrique ».

M. George-Emmanuel Benhaim, Président directeur général de Foods & Goods et premier Vice-président de la CFCIM, a toutefois souligné la faible présence des enseignes de grande distribution françaises au Maroc, et ce en dépit des nombreuses perspectives que présente le pays grâce au « boom de la consommation ».


Seconde table ronde

La troisième et dernière table ronde portait sur les thèmes du développement durable et des infrastructures. M. Saïd Mouline, Directeur de l’Agence marocaine pour l’efficacité énergétique (AMEE), a décrit l’approche volontariste adoptée par le Maroc en matière de transition énergétique : le pays s’est fixé des objectifs chiffrés afin de développer les énergies renouvelables, particulièrement l’énergie solaire. Dans cette optique, M. Yassine Kerroumi, Responsable marchés internationaux de la société Fonroche, a décrit comment sa société spécialisée dans l’éclairage solaire s’est implantée au Maroc. De même, M. Karim Laghmich, Directeur général de la société d’aménagement et de développement de Mazagan, a présenté le projet Puma qui vise à urbaniser la région de Mazagan dans une perspective d’énergies propres et de développement durable.


Troisième table ronde

Le colloque s’est terminé par une intervention de M. Jean-Louis Guigou, Président de l’Institut de prospective économique du monde méditerranéen (IPEMED), qui a insisté sur l’importance des technopôles ( clusters ) et de la coproduction afin de faire du Maroc « le pivot entre l’Europe et l’Afrique ».


Conclusion de M. Jean-Louis Guigou, Président de l’Institut de prospective économique du monde méditerranéen (IPEMED)

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