Mercredi 1er mars, M. Pascal  Allizard, Président du groupe d’amitié France-Pakistan,  et Mme Françoise Cartron, Vice-Présidente du Sénat et du groupe, se sont entretenus, à l’ambassade du Pakistan à Paris, avec M. Mian Raza Rabbani, Président du Sénat pakistanais, à la tête d’une délégation parlementaire se rendant en visite officielle à Cuba. M. Hubert de Canson, conseiller diplomatique du Président du Sénat, M. Gérard Larcher, a participé à cette rencontre.

M. Rabbani s’est félicité des relations fructueuses entre les parlements français et pakistanais, et de la visite très réussie de la délégation du groupe d’amitié à Islamabad en avril 2016. Il a estimé nécessaire de renforcer ces échanges parlementaires et a précisé avoir adressé une lettre d’invitation au Président du Sénat, espérant qu’elle pourra permettre de signer, comme avec d’autres parlements, une convention de coopération.

M. Allizard l’a remercié pour l’accueil extrêmement chaleureux reçu au parlement pakistanais, et pour ce moment de partage en associant à ses remerciements l’ambassadeur, Son excellence M. Moin ul-Haque, et l’ensemble de ses services avec lesquels le groupe entretient des relations étroites.

Il a rappelé que le groupe d’amitié s’étant rendu en 2016 au Pakistan, il avait la possibilité de recevoir une délégation parlementaire pakistanaise en 2017. Il a confirmé que M. Gérard Larcher, représenté par Mme Françoise Cartron, était parfaitement tenu au courant des échanges avec le Sénat pakistanais.

Au cours de son précédent déplacement, il a indiqué que le groupe s’était rendu à Islamabad, Lahore et Karachi, notamment pour promouvoir le développement des relations universitaires et scientifiques entre nos pays, et notamment le accueil d’étudiants pakistanais en France. S’agissant des relations culturelles, il a évoqué un projet en cours entre le Musée Guimet et le musée de Lahore, et le maintien de contacts réguliers avec des étudiants en Master et en Doctorat.

Sur les aspects économiques, le groupe espère, avec l’aide du  ministère des Affaires étrangères, un prochain déplacement de chefs d’entreprises, mais qui se heurte encore à des problèmes de financement et d’assurance.

Concernant « la feuille de route » du groupe, M. Allizard a  enfin rappelé qu’il s’était fixé comme objectif de travailler sur tous les sujets, sauf le domaine militaire et le nucléaire.

M. Rabbani a réaffirmé qu’il serait heureux d’accueillir à nouveau le groupe au Pakistan. S’agissant des relations culturelles, il a admis que beaucoup restait beaucoup à faire en matière d’éducation, et d’échanges d’étudiants tant au niveau des universités que des formations professionnelles. Au plan économique, il a demandé à M. Moin ul-Haque d’examiner de près toutes les opportunités.

Tout en prenant acte du champ d’activités du groupe d’amitié, il a toutefois considéré que les pays occidentaux en général ne regardaient pas la « réalité en face » concernant  les atteintes aux droits de l’homme dans la partie indienne du Cachemire.

A cet égard, M. Allizard a rappelé que les parlementaires n’étaient pas des diplomates de métier et que le groupe souhaitait développer ses relations avec les autorités pakistanaises et ne pas rester bloquer sur les sujets de tensions.

M. Rabbani a admis que des relations dans les domaines culturel ou sanitaire  étaient extrêmement importantes, mais a déploré la tendance en Europe à condamner le Pakistan et  les propos très durs tenus, notamment au Parlement européen, alors que son pays est victime du terrorisme en particulier sur des enfants.

A ce sujet, M. Allizard a indiqué que le groupe d’amitié avait demandé un rendez-vous avec Mme Federica Mogherini, Commissaire européenne aux affaires étrangères, pour comprendre la position de Bruxelles et qu’un rendez-vous avec l’un de ses conseillers serait fixé prochainement. Il a annoncé également qu’une délégation du MEDEF pourrait se déplacer en avril au Pakistan, qu’une semaine de la France au Pakistan se tiendrait en mai, et la visite d’une vingtaine d’universitaires pour évoquer les échanges avec le Musée Guimet et le prêt de pièces rares.

Ensuite, trois sénateurs pakistanais sont intervenus pour évoquer divers sujets : l’importance de la culture  française, la production de textile, la résurgence de l’extrême droite en Europe, et la place de de l’islam.

M. Allizard a indiqué que ces questions étaient prises très au sérieux en France et qu’il y avait un groupe de travail au Sénat réfléchissant sur l’organisation de l’islam de France et le respect de la laïcité.

M. Rabbani a estimé que la question de l’islam devait être abordée de façon beaucoup plus vaste, de manière holistique, et a souhaité que ces échanges interparlementaires se poursuivent.

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