Mme Josiane Costes (Cantal, RDSE), présidente, et M. Jean-Yves Leconte (Français établis hors de France, SOCR), secrétaire du groupe interparlementaire d’amitié France-Turquie ont accueilli lundi 2 juillet 2018 au Sénat la dernière promotion des personnalités d’avenir du Forum pour l’avenir entre la Turquie et l’Europe.

Originaires de la Turquie et de plusieurs pays membres de l’Union européenne, ces personnalités ont été sélectionnées dans des secteurs d’activité très variés (entreprise, administrations, médias, recherche, arts) par les co-organisateurs du Forum : la Tusiad (principale organisation d’employeurs en Turquie), l’Institut du Bosphore et la fondation allemande Mercator.

Salle de réunion au Palais du Luxembourg

Dans son propos introductif, la Présidente Josiane Costes a présenté le rôle du Sénat dans les institutions françaises et sa spécificité en matière de représentation des collectivités territoriales. Elle a évoqué l’activité internationale soutenue du Sénat, à travers les travaux de ses commissions mais également de ses quelque 80 groupes interparlementaires d’amitié qui le lient aux institutions parlementaires de 190 États.

« À ce titre, le groupe d’amitié France-Turquie du Sénat est une enceinte privilégiée permettant de multiplier les contacts avec la Grande Assemblée nationale de Turquie, la représentation diplomatique de la Turquie en France et de contribuer ainsi pleinement à la richesse et à la diversité du dialogue franco-turc », a-t-elle précisé.

Reprenant le titre d’un rapport du Sénat[1], Mme Josiane Costes a estimé que les relations entre la Turquie et la France étaient « complexes mais incontournables ». Ces relations sont anciennes – elles remontent au XVème siècle – et stratégiques qu’il s’agisse de la crise migratoire, de la lutte contre le terrorisme ou des questions économiques et énergétiques. Elles sont aussi tendues par la question de l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne et la situation actuelle des libertés publiques après la tentative du coup d’État du 16 juillet 2016.

Le Sénateur M. Jean-Yves Leconte au milieu des membres du Forum

Pour sa part, M. Jean-Yves Leconte a constaté que le processus de convergence entre l’Union européenne et la Turquie s’était arrêté depuis plus de 10 ans, principalement sous la responsabilité de la France et de l’Allemagne. Aujourd’hui, « si des problèmes communs existent, les positions communes sont plus rares », a-t-il remarqué. La crise migratoire agit comme un révélateur de la crise européenne et rend difficilement audible la position de l’Union face à la situation des libertés publiques en Turquie.

Il a toutefois appelé les jeunes auditeurs à se mobiliser pour « rattraper la décennie perdue ».

Malgré certaines difficultés, la Présidente Josiane Costes a souligné le progrès des relations économiques depuis 10 ans entre la Turquie et l’Europe. Elle a insisté sur l’importance de développer les échanges économiques et culturels entre la Turquie et l’Europe. C’est d’ailleurs l’un des axes de travail du groupe d’amitié au Sénat.

Après un échange fructueux, les sénateurs ont convié les participants à une visite du Palais du Luxembourg.

Dans l’hémicycle

Au-delà de sa dimension patrimoniale, cette visite a été l’occasion pour les auditeurs de comprendre la mission du Sénat français, chambre parlementaire de plein exercice, dans sa dimension législative et de contrôle de l’action du Gouvernement.

La promotion 2018 du Forum Turquie-UE


[1] Rapport d’information n° 736 (2015-2016) fait au nom de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées par le groupe de travail sur la Turquie, puissance émergence, pivot géopolitique, Claude Malhuret, Claude Haut et Leïla Aïchi, juin 2016.

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