M. Michel BERSON (app. SOC – Essonne), président du groupe interparlementaire d’amitié France-Albanie, a rencontré, mardi 2 octobre 2012, au Sénat, Son Excellence M. Ylljet ALIÇKA, ambassadeur d’Albanie en France, qui a souhaité aborder avec lui la question de l’adhésion de son pays à l’Union européenne.

Ce dernier a indiqué que la Commission européenne devait rendre public son rapport annuel sur les progrès accomplis par les pays candidats à l’adhésion à l’Union européenne, dont l’Albanie, le 10 octobre 2012, et que la décision d’accorder, ou pas, le statut de pays candidat serait prise au Conseil européen de décembre prochain.

Il a rappelé que l’Albanie avait déposé sa candidature à l’Union européenne le 28 avril 2009, et qu’elle avait déjà subi à deux reprises un refus de se voir accorder le statut de pays candidat. À chaque fois, la Commission européenne a fondé sa recommandation sur les difficultés politiques en Albanie et lui a fixé un cadre axé sur douze priorités à remplir préalablement à son intégration.

M. Ylljet ALIÇKA a noté que le dialogue politique s’était beaucoup amélioré dans son pays, en particulier depuis le « consensus du 15 novembre » auquel le Parti démocratique, au pouvoir, et le Parti socialiste, dans l’opposition, étaient parvenus en 2011, permettant l’adoption de nombreuses réformes demandées par les institutions communautaires. Il a cité la réforme très récente des immunités et celle du code électoral, qui a pu être menée à bien grâce à un accord obtenu entre les deux principales formations politiques sur quasiment tous les points controversés.

Dans ces conditions, l’ambassadeur a estimé qu’un nouveau refus de l’obtention du statut de candidat serait très mal vécu en Albanie, non seulement par la classe politique, mais également par l’opinion publique, pourtant très europhile, d’autant plus que l’Albanie est le candidat qui aura attendu le plus longtemps entre le dépôt de sa candidature et l’obtention du statut, ce qui suscite des incompréhensions légitimes.

Il a considéré que les élections législatives de juin 2013 constitueront un test fort pour se prononcer sur le bon fonctionnement de la vie politique albanaise.

Il a indiqué que plusieurs États membres, en particulier l’Italie et la Grèce, s’étaient prononcés clairement en faveur de l’obtention de ce statut, mais que d’autres, dont la France, apparaissaient attentistes. Il a donc insisté sur la nécessité de sensibiliser les autorités françaises aux enjeux de l’obtention du statut de pays candidat par l’Albanie, à un moment où les relations économiques entre les deux pays s’intensifient.

Le Président Michel BERSON a dit comprendre qu’un nouveau refus de ce statut serait mal accueilli par les Albanais, et sans doute contre-productif, d’autant plus que le pays a beaucoup évolué en quelques années. Il a considéré que les élections législatives de juin 2013 seraient un test important afin de démontrer la détermination du peuple albanais à avancer sur la voie des réformes attendues par l’Union européenne. Des élections réussies ne pourraient qu’influer positivement sur la décision du Conseil européen.

M. Michel BERSON a estimé, en outre, qu’un engrenage vertueux entre les réformes albanaises et les décisions européennes devait être enclenché. Il s’est dit frappé par l’âpreté du débat politique entre le Parti démocratique et le Parti socialiste, tous deux s’accusant mutuellement de la responsabilité de la non-adhésion de l’Albanie à l’Union européenne, et a considéré qu’il convenait de sortir de ce débat en se focalisant sur les aspirations européennes du peuple albanais.

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