Le vendredi 21 janvier, le groupe d’amitié a participé à une séance de l’Académie des Sciences d’Outre-mer, au cours de laquelle l’ambassadeur d’Ouzbékistan, S. Exc. M. Bakhromjon Aloev, a présenté une importante communication sur l’évolution de l’Ouzbékistan depuis son accession à l’indépendance en 1991 à la suite de la disparition de l’ex-URSS.

Concernant l’environnement international de son pays, l’ambassadeur a rappelé que l’Ouzbékistan présentait la particularité rare d’être doublement enclavé, c’est-à-dire entièrement entouré de pays qui n’ont eux-même aucun accès à la mer, et souligné que l’ouverture vers l’international représentait donc pour les Ouzbeks une priorité. Il a relevé l’importance des liens noués depuis 1991 avec l’Union européenne –traduits notamment dans sa « Stratégie pour le nouveau Partenariat » conclue en 2007‑ tout en regrettant que l’intensité du dialogue et de la coopération avec l’Europe dans certains domaines comme les droits de l’Homme et le développement du parlementarisme n’aient pas trouvé de contrepartie dans des relations économiques plus soutenues (moins du quart des échanges avec les pays de la CEI). L’ambassadeur a également salué la qualité des relations interparlementaires entre les deux chambres du Parlement ouzbek et les assemblées françaises –le Sénat, notamment‑ et l’importance de la coopération décentralisée entre plusieurs villes des deux pays, notamment un jumelage très actif entre Boukhara et Rueil-Malmaison (92). M. Aloev a ensuite rappelé l’engagement de son pays aux côtés des forces de la Coalition en vue de la stabilisation et de la remise en ordre de marche de l’Afghanistan, pays avec lequel l’Ouzbékistan partageait plus de 100 kilomètres de frontière commune.

Abordant la question des liens entre l’Ouzbékistan et les autres Etats centrasiatiques, l’ambassadeur a considéré qu’ils étaient globalement bons, en dehors de quelques tensions avec le Kirghizistan et le Tadjikistan, en raison de projets d’équipements hydroélectriques que ces deux pays de l’amont envisageaient d’implanter sans prendre suffisamment en compte l’intérêt des pays aval, en particulier l’Ouzbékistan. Il a indiqué que son pays n’était pas hostile à ce que ses voisins essayent de mieux valoriser leur potentiel hydroélectrique, mais à condition qu’ils acceptent de respecter les conventions internationales sur les eaux transfrontalières, et que les équipements projetés ne portent pas atteinte aux équilibres écologiques et hydrologiques régionaux déjà durement touchés par la quasi disparition de la Mer d’Aral. Il a précisé que l’Ouzbékistan privilégiait en général les petites et moyennes installations plutôt que des barrages géants, et que les projets en cours devaient faire l’objet d’expertises internationales neutres et fiables. Concluant sur cette question, M. Aloev a souligné que la gestion des eaux communes en Asie centrale restait au cœur des préoccupations ouzbèkes, et qu’elle conditionnait en large part d’éventuelles avancées plus significatives de l’intégration régionale.

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