Le 29 février 2012, le groupe d’amitié France-Afrique centrale, sous la présidence de M. Jean-Pierre Cantegrit (UMP – Français établis hors de France), président, président délégué pour le Gabon, a reçu au Sénat S. Exc. M. Germain Ngoyo Moussavou, nouvel ambassadeur du Gabon en France, au cours d’un petit déjeuner de travail auquel ont participe plusieurs sénateurs de ce groupe, ainsi que Mme Elisabeth Barbier, directrice d’Afrique et de l’Océan indien (DAOI) au Ministère des affaires étrangères et européennes, M. Stéphane Gruenberg, sous-directeur d’Afrique Centrale à la DAOI, M. Louis Dominici (ambassadeur de France au Gabon de 1986 à 1994) et M. Hermann Immongault, Premier Conseiller près l’ambassade du Gabon à Paris.

Cette rencontre a permis de mesurer l’excellence de la relation franco-gabonaise, en particulier au lendemain de la nomination d’un nouveau gouvernement gabonais.

Avant de présenter ses lettres de créances au Président de la République française le 21 décembre 2011, S.Exc. M. Moussavou était sénateur de la ville de Tchibanga au sud du Gabon et président du groupe parlementaire PDG au Sénat. Originaire de Port-Gentil, après des études supérieures de journalisme à Dakar, il a notamment été directeur de la publication du célèbre quotidien gabonais : « l’Union ». Ancien collaborateur de premier plan du défunt président Omar Bongo Ondimba, notamment en qualité de conseiller personnel puis de directeur-adjoint de son Cabinet à la Présidence de la République, il a été ministre délégué aux travaux publics. Sa récente nomination à Paris l’a fait revenir dans la diplomatie, après avoir exercé diverses fonctions à l’UNICEF, à l’OMS et en qualité d’ambassadeur, directeur de la presse et de la communication au Ministère des Affaires étrangères, de la Coopération et de la Francophonie.

Le Président Cantegrit a tout d’abord tenu à se faire l’interprète de ses collègues en félicitant les autorités gabonaises pour la magnifique Coupe d’Afrique des Nations qui a réuni avec succès au Gabon et en Guinée équatoriale, les meilleures équipes de football du continent, jusqu’à la finale du 12 février à Libreville. Le parcours de l’équipe gabonaise a d’ailleurs été remarquable et le Président du groupe a tenu à commencer ce petit-déjeuner de travail par ces quelques mots.

Dans l’échange nourri qui a suivi avec les sénateurs, l’ambassadeur a précisé la feuille de route qui lui avait été confiée dans ses nouvelles fonctions, en particulier pour le renforcement de la place des entreprises françaises dans un pays ayant vocation à devenir émergent en 2025.

L’ambassadeur a également regretté que l’opposition ait boycotté les élections législatives de décembre dernier pour des raisons principalement liées au retard technique dans la mise en place de la biométrie. Il a annoncé que les prochaines élections, locales et sénatoriales, bénéficieront de la biométrie pour l’établissement des cartes électorales. Il s’est exprimé sur la mise en place, la veille, d’un gouvernement restreint conduit par M. Raymond Ndong Sima, Premier Ministre, suite aux résultats des élections législatives. Les relations avec l’opposition, notamment suite au décès fin 2011 de l’opposant Pierre Manboundou - reçu en mars 2011 au Sénat par le président Jean-Pierre Cantegrit- ont également été évoquées comme le fonctionnement des institutions gabonaises. A cette occasion, le rôle du Sénat français dans l’accompagnement de la mise en place du Sénat au Gabon a été souligné.

En réponse à diverses questions, l’ambassadeur s’est exprimé sur les projets gabonais en matière de santé, d’éducation, de nouvelles technologies, de transformation des matières premières, de perspectives sur le tourisme. Il a également évoqué la création de nouvelles routes, d’un nouveau port en eaux profondes au sud du pays et la volonté de créer un  nouvel aéroport à 30km de Libreville à vocation de hub régional. Sur tous ces projets, dans un pays à croissance annuelle de 5,5%, il a souhaité que les entreprises françaises soient plus présentes, en rappelant que sur les 4 milliards € de partenariats directs de ces deux dernières années, très peu étaient français.

En matière environnementale, l’ambassadeur a évoqué l’action du plan national climat et a rappelé le rôle essentiel de la forêt gabonaise dans la sauvegarde de l’éco-système, l’action de l’observatoire satellitaire mis en place en lien avec la France et le Brésil, la recherche off-shore en eaux profondes pour le pétrole ainsi que le recyclage des anciens puits grâce à l’appui des nouvelles technologies pour une production stable. Il a néanmoins reconnu que la réflexion d’anticipation sur les énergies renouvelables n’étaient qu’à ses prémices au Gabon.

Par ailleurs, l’ambassadeur a souhaité que loin des clichés et des stéréotypes parfois véhiculés sur son pays, les sénateurs puissent aider à relayer l’image nouvelle du Gabon en voie d’émergence et à gommer l’image brouillée portée par certains medias.

Sur le différend territorial avec la Guinée équatoriale concernant l’île de Mbanié, l’ambassadeur a rappelé que l’arbitrage international était toujours en cours. Il s’est enfin montré optimiste quant à l’action du Président béninois actuellement chargé d’animer un comité de solution, suite aux difficultés rencontrées par son compatriote M. Jean Ping pour être reconduit à la présidence de la commission de l’Union Africaine le 30 janvier dernier et la prolongation temporaire de son mandat jusqu’au prochain Sommet de l’Union africaine.

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