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RÉSOLUTION adoptée le 15 mai 2013 |
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N° 145 SESSION
ORDINAIRE DE 2012-2013 |
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rÉsolution europÉenne tendant à la création d'un droit européen pour le consommateur à la maîtrise et à la parfaite connaissance de son alimentation. |
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Le Sénat a adopté la
résolution dont la teneur suit : |
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Voir les numéros : Sénat : 413, 461 et 534 (2012-2013). |
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Le Sénat,
Vu l'article 88-4 de la
Constitution,
Vu les articles 168, 169 et
191 du Traité sur le fonctionnement de l'Union européenne,
Vu le règlement (UE)
n° 1169/2011 du Parlement européen et du Conseil, du 25 octobre 2011,
concernant l'information des consommateurs sur les denrées alimentaires,
Vu le règlement (CE)
n° 178/2002 du Parlement européen et du Conseil, du 28 janvier 2002,
établissant les principes généraux et les prescriptions générales de la
législation alimentaire, instituant l'Autorité européenne de sécurité des
aliments et fixant des procédures relatives à la sécurité des denrées
alimentaires,
Vu la directive 2000/13/CE
du Parlement européen et du Conseil, du 20 mars 2000, relative au
rapprochement des législations des États membres concernant l'étiquetage et la
présentation des denrées alimentaires ainsi que la publicité faite à leur
égard,
Vu le règlement (UE)
n° 56/2013 de la Commission, du 16 janvier 2013, modifiant
les annexes I et IV du règlement (CE) n° 999/2001 du Parlement européen et
du Conseil, du 22 mai 2001, fixant les règles pour la prévention, le
contrôle et l'éradication de certaines encéphalopathies spongiformes
transmissibles,
Vu la communication de la
Commission européenne du 22 mai 2012 (COM (2012) 225 final) : Un
agenda du consommateur européen – Favoriser la confiance et la croissance,
Considérant que la parfaite
information du consommateur est indispensable à la maîtrise de son
alimentation ;
Considérant que la
réintroduction de protéines animales transformées pour l'alimentation d'animaux
destinés eux-mêmes à l'alimentation humaine peut entamer la confiance des
consommateurs et créer un climat de suspicion à l'égard de l'ensemble de la
filière aquacole ;
Considérant que les
circuits courts entre les producteurs et le consommateur final permettent de
limiter les risques liés à la traçabilité des aliments ;
Constate que les récents
scandales autour de la viande de cheval retrouvée dans des aliments censés
contenir du bœuf font peser un climat de défiance à l'égard de l'ensemble des
acteurs de l'agro-alimentaire ;
Constate que ces épisodes
ont mis en exergue l'insuffisance de la législation européenne dans le domaine
de la traçabilité et de l'information des consommateurs ;
Demande que le droit
relatif à l'information des consommateurs prévu dans le règlement (UE) 1169/2011
du Parlement européen et du Conseil, du 25 octobre 2011, précité soit amélioré
afin de créer un droit européen du consommateur à la maîtrise et à la parfaite
connaissance de son alimentation ;
Soutient l'action du
Gouvernement en direction de la Commission européenne afin que celle-ci
présente dans les meilleurs délais, comme elle s'y est engagée, au Parlement
européen et au Conseil les deux rapports prévus aux 5 et 6 de l’article 26 du
règlement (UE) 1169/2011 du Parlement européen et du Conseil, du 25 octobre
2011, précité relatifs à l'indication des pays d'origine de la viande utilisée
en tant qu'ingrédient ainsi que l'indication d'origine de tous les types de
viande ;
Demande que l'indication de
la provenance de tous les aliments, en particulier s'agissant de la viande,
entrant dans la composition des plats préparés soit rendue obligatoire par le
biais d'un étiquetage ;
Estime que la législation
européenne doit privilégier les circuits courts entre les producteurs de
denrées alimentaires et le consommateur final ;
Demande de mettre en
place une réelle coordination européenne des services de police économique et
sanitaire bénéficiant d’un renforcement des moyens et permettant à côté des
contrôles sanitaires d’exercer une véritable surveillance économique sur l’ensemble
des entreprises agroalimentaires ;
Souhaite que les règles
actuelles relatives à la traçabilité telles qu'elles sont prévues notamment par
l'article 18 du règlement (CE) n° 178/2002 du Parlement européen et
du Conseil, du 28 janvier 2002, précité soient complétées afin que les
opérateurs soient tenus de mettre en place une procédure de traçabilité interne
permettant de garantir la véracité des informations qu'ils communiquent ;
Demande que les obligations
imposées aux entreprises de courtage de viande soient renforcées, notamment
s'agissant de la traçabilité complète des produits qu'elles achètent et
revendent ;
Demande que les autorités
européennes puissent mobiliser les moyens nécessaires à une coordination des
contrôles et une harmonisation des mesures lorsqu'une fraude alimentaire ou un
problème de sécurité sanitaire sur les aliments survient simultanément dans
plusieurs États membres ;
Souligne la nécessité d'œuvrer
pour une réelle harmonisation des politiques européennes de sécurité
alimentaire ;
Déplore le règlement (UE)
n° 56/2013 de la Commission, du 16 janvier 2013, précité visant à
autoriser l'utilisation dès juin 2013 de protéines animales transformées pour
l'alimentation des poissons d'élevage et salue l'opposition de la France lors
du vote en comité de réglementation de cette décision ;
Invite le Gouvernement à
porter au niveau européen l'exigence d'un étiquetage ou d'un affichage à
l'étalage « garanti sans protéines animales transformées »,
obligatoire pour les poissons d'élevage nourris sans protéines animales
transformées (PAT) ;
Demande que des études
soient menées aux plans national et européen en vue :
– d'évaluer les
pratiques effectives de la filière de production des protéines et graisses
animales dans l'ensemble des pays européens ;
– d'évaluer les
impacts économiques et environnementaux de l'utilisation des protéines animales
pour les poissons d'élevage au regard de l'utilisation d'autres sources de
protéines notamment végétales ;
Au vu des résultats de ces
études et en tant que de besoin, invite le Gouvernement à demander le réexamen,
par la Commission européenne, de l'autorisation des protéines animales
transformées ;
Invite le Gouvernement à créer
un label « 100 % végétal et poisson » et à promouvoir ce label
au niveau européen ;
Demande aux autorités
européennes de ne prendre aucune nouvelle décision d'autorisation d'utilisation
de protéines animales transformées dans l'alimentation des animaux d'élevage.
Délibéré en séance publique, à Paris, le 15 mai 2013.
Le
Président,
Signé :
Jean-Pierre BEL