Question de M. LACOUR Pierre (Charente - UC) publiée le 05/03/1987

M.Pierre Lacour attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture sur les préoccupations exprimées par les producteurs de lait du département de la Charente à l'égard des conclusions de la conférence laitière du 27 janvier 1987 relative à la maîtrise de la production laitière. Ils estiment inadmissible la modification des modalités d'application en fin de campagne des quotas laitiers pour l'année laitière en cours alors que cette région, qui a subi durant deux années consécutives les aléas climatiques, ne peut retrouver un potentiel laitier optimum. Ils s'insurgent notamment contre le prélèvement de 0,5 p. 100 des références des entreprises suite aux cessations " Nallet " malgré l'inscription de la région en zone sinistrée, à la pénalisation des producteurs de lait en dépassement dans les laiteries non en dépassement sur cette campagne laitière 1986-1987, au gel de 6,5 p. 100 des références laitières de la région Poitou-Charentes libérées par les primes de restructuration. Il lui demande de bien vouloir envisager une modification de ces décisions qui, si elles étaient appliquées en l'état, porteraient un coup fatal à l'économie départementale et régionale.

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Réponse du ministère : Agriculture publiée le 10/03/1988

Réponse. -La mise en oeuvre des quotas laitiers a introduit de douloureuses contraintes dans toutes les régions et tous les départements, quels que soient l'importance de leur production et leur niveau de spécialisation. Pour la campagne 1986/1987, la Communauté européenne a financé un programme d'aides à la cessation d'activité laitière, ouvert sans restriction à tous les producteurs, afin de geler 2 p. 100 de la quantité nationale garantie de chaque Etat membre, soit au total 530 160 tonnes en France. Il est vrai que certains départements ou certaines régions ont participé de façon plus importante à ce programme, ce qui crée des difficultés quand les producteurs ont souscrit des demandes d'aides à la cessation laitière dont le total excède nettement 2 p. 100 de la référence départementale ou régionale. L'Etat ne pouvait refuser ces demandes d'aides communautaires tant qu'au niveau national, le gel de 2 p. 100 n'était pas atteint. Mais pour tenir compte des difficultés particulières, des mesures de compensation ont été prises. Tout d'abord, le Gouvernement français a décidé de ne pas faire remonter vers la réserve nationale les quantités libérées sur la présente campagne par le programme national 1986 ; ensuite, dans le cas où un programme départemental ou régional de restructuration laitière est mis en oeuvre, la remontée à la réserve nationale passe de 20 p. 100 à 10 p. 100 pour les quantités libérées par le nouveau programme national. A l'occasion de la réunion qui s'est tenue avec les responsables de l'interprofession laitière le 14 octobre dernier, il a été décidé de commencer à restituer, dans la mesure des quantités disponibles en réserve nationale, les références prélevées dans certaines laiteries au titre du programme de cessation d'activité 1985/1986. Le ministre de l'agriculture a donné instruction au directeur de l'Onilait de mettre sans tarder cette décision en oeuvre. Il faut également souligner le transfert de 140 000 tonnes du quota " ventes directes " en faveur du quota " laiteries ", obtenu à la suite d'une longue négociation. Cette décision correspond à la satisfaction légitime d'une demande insistante qu'avait formulée le ministre de l'agriculture. Après une large concertation avec les organisations professionnelles agricoles et consultation du conseil de direction de l'office du lait, trois priorités ont été retenues pour la distribution de cette importante référence laitière supplémentaire : les producteurs frappés par les calamités naturelles en 1983, année de référence pour la détermination du niveau des quotas individuels ; les producteurs prioritaires dont les quotas sont fixés à un niveau insuffisant au regard des objectifs économiques de leurs exploitations ; les producteurs situés en zone de montagne. Afin d'aider les producteurs laitiers à maîtriser leurs livraisons, le Gouvernement a pris un certain nombre de mesures concrètes pour la fin de la campagne actuelle. Il a ainsi été décidé de leur allouer une aide de 500 francs par veau nourri pendant 3 mois au lait produit sur l'exploitation, dans la limite de 10 000 francs. Il faut aussi rappeler que l'Etat apporte son soutien financier aux actions collectives et individuelles d'assainissement et de qualification des cheptels leucosiques. Un supplément d'aide de 20 francs par jour compris entre la date d'abattage de la vache leucosique et la fin de la campagne laitière sera versé aux producteurs afin de compenser le manque à gagner résultant de cet abattage. Dans le cadre des nouvelles dispositions arrêtées pour la gestion de la campagne 1987/1988, il est essentiel de rappeler que l'objectif reste le respect des quotas alloués aux laiteries et aux producteurs, compte tenu du niveau de pénalité prévu en cas de dépassement. Dans ces conditions et en raison de l'évolution préoccupante de la collecte, au cours des premiers mois de l'actuelle campagne laitière, il est nécessaire de poursuivre et même d'accentuer les efforts déjà accomplis pour maîtriser la production. ; gestion de la campagne 1987/1988, il est essentiel de rappeler que l'objectif reste le respect des quotas alloués aux laiteries et aux producteurs, compte tenu du niveau de pénalité prévu en cas de dépassement. Dans ces conditions et en raison de l'évolution préoccupante de la collecte, au cours des premiers mois de l'actuelle campagne laitière, il est nécessaire de poursuivre et même d'accentuer les efforts déjà accomplis pour maîtriser la production.

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