Question de M. LORIDANT Paul (Essonne - SOC) publiée le 11/06/1987

M.Paul Loridant attire l'attention de M. le ministre délégué auprès du ministre de l'économie, des finances et de la privatisation, chargé du commerce extérieur, sur le déficit de la balance commerciale de la France envers le Japon. En effet, ce déficit s'accroît d'année en année : celui-ci est passé de 13 milliards de francs en 1983 à 21 milliards de francs en 1986. Sans des contrats dans les domaines de l'aéronautique et de la chimie inorganique (vente d'uranium aux centrales nucléaires japonaises) ce déficit serait encore plus lourd. Par produit, la pénétration japonaise en France est surtout très nette dans les domaines des appareils d'optique, de Hi-Fi-radio, de l'automobile, d'équipements de télécommunications et de machines. Les exportations françaises à destination du Japon se limitent aux alcools, aux produits de cuir, de toilette, pharmaceutiques. En conséquence, il lui demande quelles mesures il envisage pour améliorer nos échanges avec le Japon et stopper une évolution contraire avec l'objectif d'allégement de la contrainte extérieure.

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Réponse du ministère : Commerce extérieur publiée le 01/10/1987

Réponse. -Comme le souligne à juste titre l'honorable parlementaire, les relations économiques et commerciales de la France avec le Japon restent fondamentalement dominées par le problème du déséquilibre commercial. I. - Présentation : 1° les données du problème : notre déficit bilatéral s'est effectivement élevé en 1986 à 21 millions de francs, notre taux de couverture se dégradant considérablement ; le déficit de la Communauté s'est également accentué (16,7 millions de dollars soit + 45 p. 100). Cette évolution s'inscrit dans le contexte de l'augmentation régulière de l'excédent commercial du Japon (+ 79 p. 100 par rapport à 1985) ; 2° analyse sectorielle : en 1986 le Japon est resté pour la France un partenaire modeste sur le plan des échanges ; il n'a reçu que 1,3 p. 100 de nos exportations et ses produits n'ont représenté que 3,8 p. 100 de nos importations. Ces chiffres ne sont pas à la mesure de la place occupée par les deux pays dans le commerce international ; les importations japonaises en France, en progression notable en 1986, sont d'autant plus préoccupantes qu'elles restent concentrées sur un nombre limité de produits industriels élaborés, représentant 88 p. 100 de nos achats (biens d'équipement professionnels, biens d'équipement des ménages, matériels de transport). les exportations françaises au Japon, à la différence de nos achats auprès de ce pays, se caractérisent par un émiettement en de nombreux postes, et de surcroît ne sont pas très élaborées techniquement (les biens de consommation et les produits alimentaires représentent près de 70 p. 100 des livraisons françaises). Les évolutions commerciales enregistrées en 1986 continuent de refléter nos faiblesses traditionnelles face au Japon. Elles font ressortir symétriquement la puissance exportatrice de ce pays, particulièrement à travers la forte concentration de ses ventes sur un petit nombre de pôles de compétitivité (filière électronique et filière mécanique). II. - Orientations de la politique française : cette évolution ne peut que renforcer notre détermination à obtenir de notre partenaire japonais de réelles concessions concernant l'ouverture de son marché, notamment par le lancement de négociations sectorielles. 1° la France, dans le cadre des actions menées par la Communauté, incite le Japon à poursuivre ses efforts pour diminuer son excédent et à devenir progressivement un partenaire économique et commercial moins atypiques. En complément des réformes structurelles (fiscales) et des infléchissements de politique économique qui s'inscrivent dans le moyen et long terme, les autorités nippones sont encouragées à continuer la mise en oeuvre du programme d'action triennal (ouverture du marché) et à faire des concessions dans certains secteurs économiques ; 2° la France ne ménagera pas par ailleurs ses efforts pour permettre un rééquilibrage des échanges. Elle continuera à encourager la coopération industrielle et le développement des investissements directs dans les deux sens. Dans ce contexte, notre politique de promotion des exportations courantes sur le marché japonais, notamment par l'organisation de grandes manifestations commerciales, demeure une priorité. Enfin, la signature de grands contrats dans des domaines où la compétititvité de notre industrie est reconnue (aéronautique, espace) doit rester un axe de notre politique, afin de rééquilibrer nos échanges. Au total, la situation présente confirme la nécessité de soutenir les efforts de nos exportateurs et l'utilité de faire jouer pleinement les instruments de la politique commerciale commune, face aux exportations japonaises. ; de la politique commerciale commune, face aux exportations japonaises.

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