Question de M. GOETSCHY Henri (Haut-Rhin - UC) publiée le 07/07/1988

M. Henri Goetschy appelle l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la forêt sur la progression régulière de la rage depuis le premier cas signalé en France en 1968 dans le département du Haut-Rhin, et qui reste présente actuellement dans 30 départements. La prophylaxie mise en oeuvre depuis vingt ans, consistant essentiellement en une réduction de la population vulpine, s'est montrée très largement insuffisante pour enrayer l'épizootie : il aurait fallu en effet parvenir à l'élimination de 80 p. 100 des renards alors que, dans le meilleur des cas, on n'a atteint que 40 p. 100 des effectifs. Plusieurs pays européens, et notamment la Suisse et la République fédérale d'Allemagne, ont mis au point des techniques de vaccination orale des renards qui ont prouvé aujourd'hui leur efficacité puisque la vaccination touche 70 à 80 p. 100 des renards (l'Allemagne traite ainsi la totalité des territoires touchés par la rage, ce qui représente 70 p. 100 du territoire national, tandis qu'en Suisse l'organisation de campagnes de vaccinations est obligatoire depuis février 1988 dans chaque canton). Un accord semble en outre avoir été trouvé au niveau européen pour la mise en oeuvre d'une stratégie commune de lutte par vaccination orale des renards, en développant en particulier les campagnes à partir des zones où la lutte a déjà abouti aux premiers résultats positifs. Pour la France, des zones pilotes ont été traitées en Moselle, Meurthe-et-Moselle et dans le Doubs. Il semble donc impératif et urgent que notre pays s'engage résolument dans une opération généralisée de lutte contre la rage par vaccination orale des renards. En conséquence, il lui demande de lui faire connaître l'état d'avancement du projet en France ainsi que les crédits qui ont été et pourront être inscrits au budget de l'Etat pour le lancement de cette opération d'intérêt général, national et international.

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Réponse du ministère : Agriculture publiée le 24/11/1988

Réponse. - Des opérations de vaccination par voie orale des renards contre la rage ont été conduites pour la première fois en France en octobre 1986 sur des zones limitées situées le long de la frontière luxembourgeoise. Depuis lors, ces opérations ont été progressivement étendues, pour porter sur 3 790 kilomètres carrés en septembre de cette année (Lorraine : 2 250 kilomètres carrés, Haute-Savoie : 1 290 kilomètres carrés, Doubs : 250 kilomètres carrés). La surveillance épidémiologique exercée à la suite des campagnes de vaccination successives a permis de montrer que les résultats obtenus dans notre pays sont tout à fait favorables et ne diffèrent pas de façon significative de ceux obtenus dans les pays voisins. La généralisation de cette méthode de prophylaxie de la rage est donc désormais envisageable, et les services compétents du ministère de l'agriculture et de la forêt travaillent actuellement à l'élaboration d'un programme de vaccination plus ambitieuxqui intéresserait en 1989 une superficie de près de 10 000 kilomètres carrés. Les crédits du chapitre 44-70 (crédits destinés à la lutte contre les maladies des animaux) qui ont été consacrés à la vaccination des renards en 1986 et 1987 se sont élevés respectivement à 100 000 francs et 430 000 francs. En 1988, ces crédits devraient atteindre 727 000 francs. Il convient d'ajouter à ces sommes les contributions financières de certains conseils régionaux ou généraux intéressés au lancement des opérations de vaccination sur leur territoire. Pour 1989, il est prévu d'augmenter de manière significative les crédits réservés à la lutte contre la rage et de dégager les financements nécessaires à la réalisation du programme de vaccination projeté par redéploiement à l'intérieur du chapitre concerné.

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