Question de M. VIRAPOULLE Louis (La Réunion - UC) publiée le 20/07/1989

M. Louis Virapoullé attire l'attention de M. le ministre des postes, des télécommunications et de l'espace sur la situation préoccupante de l'administration des postes et télécommunications dans le département de la Réunion. Il lui fait remarquer que, compte tenu de l'augmentation du taux de la population, l'insuffisance d'effectifs prend une ampleur de plus en plus importante. Il apparaît que le taux d'agents à la Réunion est de 40 pour 10 000 habitants, alors que la moyenne nationale est de 54 pour 10 000 habitants. Il est, d'autre part, anormal de constater que l'on crée des postes au profit des auxiliaires et au détriment des titulaires. Il serait, par ailleurs, souhaitable de donner aux Réunionnais qui ont les aptitudes nécessaires la formation qui s'impose pour que le service des postes et télécommunications soit assuré par les originaires du département. Il convient enfin de mettre à la disposition du personnel des locaux appropriés et des moyens de transport et de distribution suffisants. Il lui demande, en conséquence, de bien vouloir lui indiquer les mesures qu'il entend prendre pour améliorer, dans son ensemble, le fonctionnement de l'administration des postes et télécommunications dans le département de la Réunion.

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Réponse du ministère : Postes publiée le 07/09/1989

Réponse. - En règle générale, la détermination des effectifs nécessaires à l'exécution des services de la poste dans un département résulte de l'analyse des éléments statistiques relatifs à l'activité des établissements et au trafic écoulé annuellement par ce département. Une appréciation de la charge par seule référence à l'importance de la population globale ne saurait être en soi pleinement significative. En effet, et indépendamment du volume des opérations effectuées, il convient également de tenir compte de la structure du réseau des bureaux, ainsi que de la répartition du trafic et de la population : l'activité par agent est à l'évidence moins importante dans les secteurs ruraux que dans les zones urbanisées qui engendrent de nombreux courants d'échange. En ce qui concerne la Réunion, on observe une moindre consommation postale pour le courrier, tant au dépôt (66 objets par habitant et par an, contre 276 pour la moyenne nationale) qu'à la distribution (95 objets par habitant et par an contre 320 au plan national). De même, l'activité relative aux services financiers demeure encore inférieure à la moyenne française : on dénombre actuellement pour 1 000 habitants 22,4 titulaires d'un compte courant postal et 281 détenteurs d'un livret de caisse nationale d'épargne en Réunion contre respectivement 150 et 347,5 en métropole. Il est cependant incontestable que le trafic postal augmente depuis plusieurs années en Réunion à un rythme moyen de 4 p.100 par an, supérieur au taux d'accroissement enregistré en France continentale. La direction générale de la poste en a d'ailleurs tenu compte en matière d'attribution d'emplois au cours des derniers exercices budgétaires, dans un souci d'adaptation des effectifs à l'évolution du trafic. C'est ainsi que le cadre départemental d'emplois s'est accru depuis 1986 de 16 unités, dont 7 implantées au titre du budget de 1989. Durant la même période, le nombre des auxiliaires utilisés par la poste en Réunion n'a que peu varié. En effet, les moyens budgétaires attribués au département permettaient l'emploi en 1986 de 153 agents non titulaires année, le niveau correspondant autorisé pour 1989 s'élevant à 154,5 agents. S'agissant des conditions d'attribution des emplois à pourvoir dans les D.O.M., il est précisé que sont observées des dispositions spécifiques conférant aux agents originaires de ces départements une période d'affectation dans les postes qui y deviennent vacants. Bien entendu, la situation des services postaux et financiers de la Réunion sera examinée avec une particulière attention lors de la préparation à l'automne prochain du budget de 1990. S'agissant des télécommunications, deux chiffres donneront la mesure exacte de la situation : en dix ans, le nombre d'emplois dont dispose la direction des télécommunications de la Réunion est passé de 406 à 809, soit un quasi-doublement. Si l'on rapporte cet effectif à l'équipement del'île en lignes principales d'abonnement téléphonique, on constate un ratio de 5,9 agents pour 1 000 lignes principales, soit davantage que la moyenne des directions métropolitaines de province qui s'élève à 4,8. Dans tous les domaines de gros efforts ont été accomplis : l'équipement est en moyenne plus moderne que celui de la métropole ; la formation des agents pourra bientôt être assurée à 80 p.100 dans l'île, grâce à la maison de la formation implantée en 1987 à Rivière-des-Pluies.

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