Question de M. HERMENT Rémi (Meuse - UC) publiée le 07/06/1990

M. Rémi Herment attire l'attention de M. le ministre de la solidarité, de la santé et de la protection sociale sur le voeu émis par les représentants professionnels des pédicures-podologues tendant à la création d'un ordre spécifique à cette profession paramédicale. Il souhaiterait connaître les intentions du Gouvernement à ce propos.

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Réponse du ministère : Solidarité publiée le 30/08/1990

Réponse. - Si la loi permet aux pédicures-podologues de traiter directement les affections épidermiques (couches cornées) et unguéales du pied, à l'exclusion de toute intervention provoquant l'effusion de sang, de pratiquer les soins d'hygiène, de confectionner et d'appliquer les semelles destinées à soulager les affections épidermiques, elle exige aussi une ordonnance et un contrôle médical pour qu'ils puissent traiter les cas pathologiques de leur domaine. La protection légale de leur activité leur permet, en application de l'article L. 259 du code de la sécurité sociale, de conclure des conventions pour la couverture des soins qu'ils dispensent sur prescription médicale aux assurés sociaux. Par conséquent, il n'est pas envisagé de créer un ordre professionnel pour les pédicures-podologues puisqu'ils ne bénéficient pas d'une indépendance professionnelle complète. Toutefois, un projet de loi déposé actuellement sur le bureau de la commission des affaires culturelles, familiales et sociales de l'Assemblée nationale, vise à doter certains auxiliaires médicaux (infirmiers, masseurs-kinésithérapeutes, pédicures-podologues, orthophonistes et orthoptistes) d'instances disciplinaires et de règles professionnelles dont l'application interviendra par un décret en Conseil d'Etat. Ce projet de loi est l'aboutissement de travaux menés en collaboration étroite avec les représentants des différentes professions intéressées dont les pédicures-podologues au sein de groupes de travail qui se sont réunis en 1988 et 1989. Bien que les travaux aient été menés distinctement pour chacune des professions, il a paru souhaitable d'adopter un cadre juridique comparable pour toutes les professions, voire certaines règles professionnelles communes tout en respectant, le cas échéant, la spécificité de certaines d'entre elles. C'est ainsi que les orthophonistes ont souhaité que soit exigée une connaissance approfondie de la langue française, parlée et écrite et que les pédicures-podologues en raison d'un exercice libéral quasi exclusif ont souhaité une composition spécifique de leurs commissions régionales de discipline. Ces règles se veulent aussi concrètes que possible afin de pallier les vides juridiques actuels ; les instances disciplinaires ne pourront en aucune manière se substituer aux instances consultatives déjà existantes ni faire appel à des cotisations. Enfin, l'attention est appelée sur l'indépendance accordée à l'instance disciplinaire chargée de prononcer les sanctions à l'encontre des personnes qui auraient manqué à leurs obligations professionnelles. La composition de la commission régionale, de la commission nationale, instance d'appel, en est la garante. Présidée par un magistrat de tribunal administratif pour la première, par un conseiller d'Etat pour la seconde et comprenant des assesseurs élus, membres de la profession, ces commissions sont indépendantes de l'autorité administrative. Les modali
tés d'élection des assesseurs devraient garantir, de la même façon, leur totale indépendance. Ce projet de texte est aussi l'occasion d'unifier, pour tous ces professionnels, les conditions d'exercice (inscription, radiation...) antérieurement définies dans différents articles du code de la santé publique ou au niveau réglementaire.

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