Question de M. CARON Paul (Seine-Maritime - UC) publiée le 04/10/1990

M. Paul Caron attire l'attention de M. le ministre de l'industrie et de l'aménagement du territoire sur le fait que les étés secs, et en particulier celui de 1990, entraînent une forte diminution du débit des fleuves et des arrêts des centrales nucléaires E.D.F. situées sur leurs cours, notamment le long de la Loire. De son côté, le conflit du Golfe entraîne une hausse importante du fioul et un regain d'intérêt pour l'énergie électrique. Il lui demande, en conséquence, quelles mesures il compte prendre pour développer l'énergie nucléaire le long des côtes, ce qui élimine les risques dus à la sécheresse, et à quelle date il autorisera la construction d'un nouveau réacteur à Penly, puisque le site est prévu pour recevoir deux réacteurs de 1 300 MW supplémentaires à côté des deux réacteurs déjà autorisés.

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Réponse du ministère : Industrie publiée le 11/04/1991

Réponse. - La politique énergétique menée depuis 1973, et confirmée à plusieurs reprises, en dernier lieu lors du débat à l'Assemblée nationale de décembre 1989, a conduit un effort massif d'investissement en matière de centrales nucléaires. Ce programme avait pour objet non seulement de faire face à la croissance des besoins en électricité mais aussi de substituer l'énergie nucléaire au pétrole pour la production d'électricité, afin d'améliorer notre indépendance énergétique. Ainsi alors qu'en 1973, le nucléaire représentait 8 p. 100 et le pétrole 39 p. 100 de notre production d'électricité, en 1989 ces valeurs étaient respectivement de 75 p. 100 pour le nucléaire et 3 p. 100 pour le pétrole. Aujourd'hui, l'engagement de nouvelles centrales n'est justifié que par la croissance des consommations électriques. Sur le plan national, s'il est essentiel de conforter le programme nucléaire, la situation actuelle ne justifie pas d'accélérer les engagements, étant donné leniveau d'équipement du parc. Au-delà de la décision récente d'engagement 1991 de Civaux 1, il conviendra d'évaluer au fur et à mesure de l'évolution des perspectives de consommation, le rythme d'engagement de nouveaux moyens de production nécessaires. En ce qui concerne le choix des sites, celui-ci est réalisé en prenant en considération les différents éléments indispensables au fonctionnement d'une centrale (disponibilité en eau, nature du sol, faible sismicité) et l'optimisation nécessaire du réseau de transport, mais également en s'assurant que la future centrale s'insérera au mieux dans son environnement. L'implantation des centrales nucléaires le long des côtes présente des avantages, notamment un meilleur rendement de production, une disponibilité constante en eau, et un moindre impact sur la température du milieu de rejet. Au demeurant, s'il est vrai que l'été 1990, venant après une période de sécheresse exceptionnellement longue, a vu des débits de fleuves particulièrement bas, ceux-ci n'ont réduit que faiblement la production des centrales en circuit ouvert, même s'ils ont exigé une gestion prévisionnelle très attentive. C'est au vu de ces paramètres que seront fondées les décisions ultérieures mais il est impossible de fixer aujourd'hui une date d'engagement des tranches de la deuxième paire de réacteurs sur le site de Penly.

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