Question de M. RENAR Ivan (Nord - C) publiée le 17/10/1991

M. Ivan Renar s'étonne auprès de M. le ministre de la culture et de la communication des conditions dans lesquelles a été signé le contrat de collaboration entre le théâtre du Châtelet et le Philharmonia Orchestra de Londres. En effet, ce contrat prévoit, pour une durée de quatre ans, 10 à 15 concerts et l'accompagnement d'un ou deux opéras par saison. Ce contrat s'ajoute à celui déjà conclu avec le ballet de Stuttgart. Or, il faut savoir que les orchestres français éprouvent les plus grandes difficultés à jouer dans ce théâtre parisien et qu'ils ne peuvent se produire à Londres. En conséquence, il lui demande de bien vouloir lui préciser l'opinion du Gouvernement sur ce sujet.

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Réponse du ministère : Culture publiée le 19/12/1991

Réponse. - Plusieurs formations françaises de renom, subventionnées par l'Etat, se produisent régulièrement au Châtelet, théâtre relevant du seul domaine d'intervention de la ville de Paris, tels les arts florissants, l'orchestre de Paris, l'ensemble intercontemporain. Très récemment encore deux orchestres - l'orchestre de l'Opéra de Lyon, l'orchestre de Montpellier dirigés par Kent Nagano - se sont produits au Châtelet. Par ailleurs ces formations, ou d'autres, ont aussi eu l'occasion de jouer en Angleterre. Il en fut ainsi récemment pour l'orchestre de Lille et la Sinfonieta de Picardie. On peut donc observer que l'exigence de réciprocité que demandent les musiciens français et que soutient le Gouvernement ne reste pas un vain mot. Le Gouvernement ne saurait en effet se désintéresser de la défense des artistes français au rang desquels figurent les musiciens d'orchestre, notamment en ce qui concerne leurs conditions d'emploi, on indiquera ici son souci constant de rappeler aux institutions de diffusion qu'il leur incombe d'organiser les modalités tant artistiques que financières des tournées à l'étranger. Ceci pourrait aboutir à un accord d'application nationale harmonisant ces conditions en regard des pratiques de nos voisins et, plus généralement, d'une concurrence qui, dès lors qu'elle est organisée, n'est plus déloyale ni source de réflexes protectionnistes dont les musiciens français ne pourraient, à terme, tirer bénéfice.

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