Question de M. COURTEAU Roland (Aude - SOC) publiée le 05/03/1992

M. Roland Courteau rappelle à M. le ministre des affaires sociales et de l'intégration que la maladie d'Alzheimer qui sévit dans tous les pays, sans distinction du milieu ou de classe, chez les adultes jeunes, comme chez les personnes âgées dans une tranche qui va de cinquante à quatre-vingt-cinq ans se traduit inexorablement par une dépendance totale, et qu'elle frappe en France, entre 400 000 et 500 000 personnes. Il lui indique, qu'une étude récente laisserait prévoir pour l'an 2000, plus de 800 000 malades au niveau national. Il précise, en outre, que les établissements spécialisés pour recevoir les malades sont à construire et qu'il conviendrait, également, de renforcer l'efficacité du maintien à domicile et " d'aider les aidants ". Il lui demande quelles dispositions il entend prendre pour une meilleure solidarité en faveur des personnes âgées dépendantes. Et plus particulièrement quel est son sentiment concernant une série de propositions, permettant, au malade d'Alzheimer, de bénéficier : d'un support plus large et notamment, la reconnaissance comme soins médicaux des actes thérapeutiques en vue du maintien des facultés restantes ; d'aides et allocations en rapport avec le coût de son handicap ; de la faculté d'un accueil temporaire dans les établissements en vue de soutenir le maintien à domicile.

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Réponse du ministère : Famille et personnes âgées publiée le 16/04/1992

Réponse. - Les problèmes liés à la dépendance des personnes âgées commencent à prendre une acuité toute particulière, en raison, notamment, de l'allongement de la durée de vie. Les personnes âgées de plus de 85 ans seront plus d'un million en l'an 2000 et si le grand âge ne signifie pas automatiquement l'entrée dans la dépendance, il en accroît cependant la probabilité. La maladie d'Alzheimer constitue un problème majeur dans le domaine de la santé des personnes âgées. En effet, le mombre des personnes qui en sont atteintes progresse sensiblement, ce phénomène étant directement lié à l'évolution démographique de notre pays. Cette affection dégénérative désorganise de façon globale l'ensemble des fonctions intellectuelles. Elle provoque en particulier des troubles de la mémoire (portant d'abord sur les événements récents), des troubles de la parole, du jugement. L'évolution de cette maladie nécessite des possibilités de prise en charge variées et adaptées à chacune de ses étapes. Il faut ainsi prévoir et développer les services d'aide et de soins à domicile pour soulager la famille dans sa tâche quotidienne et adapter les institutions qui sont en effet de plus en plus confrontées à ce problème. Face à cette situation mais aussi au problème de prise en charge des personnes âgées dépendantes, un projet de loi est en cours d'élaboration prévoyant notamment, la mise en place d'une prestation Dépendance, le renforcement du soutien à domicile, l'amélioration de l'hébergement. En matière de recherche, des efforts importants sont menés depuis maintenant plusieurs années, notamment par l'Inserm qui y a consacré en 1990 près de 35 millions de francs (plus de 30 millions déjà en 1989). Quant à l'adaptation des structures existantes aux contraintes posées par la prise en charge de ces personnes, elle engage l'ensemble des partenaires locaux et doit s'inscrire dans le cadre du plan gérontologique élaboré par les départements. Afin d'aider les professionnels concernés à répondre à ce défi, un ensemble de recommandations, qui a fait l'objet d'une large diffusion, a été récemment élaboré. Il permet de guider les démarches locales vers une prise en charge de qualité au sein des institutions.

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