Question de M. CHAUMONT Jacques (Sarthe - RPR) publiée le 18/11/1993

M. Jacques Chaumont appelle l'attention de M. le ministre d'Etat, ministre de l'intérieur et de l'aménagement du territoire, sur le fait que le Gouvernement a inscrit la filière bois parmi ses priorités. Il déplore que cette filière soit déficitaire bien que la France ait sur son sol la moitié de la forêt européenne. Il lui demande s'il pense qu'une solution puisse intervenir dans ce secteur d'activité tant que la forêt publique sera gérée telle qu'elle l'est actuellement. Il espère lui faire partager sa conviction qu'aucun progrès ne sera possible tant que le statut de l'Office national des forêts ne sera pas modifié dans le sens d'une ouverture vers les activités de notre temps. Cette réforme pourrait seule amener le corps des ingénieurs des eaux et forêts à s'intéresser aux problèmes du monde moderne. L'excellente formation qui leur a été dispensée fait que ces remarquables ingénieurs aiment les forêts silencieuses. Ils adoreraient vivre dans un univers d'arbres d'où les humains seraient exclus. Ils méprisent le négoce et l'économie. En un siècle, ce corps respectable est parvenu à ce que tous les arbres de la forêt domaniale soient acquis, abattus, débités et sciés par des entreprises étrangères. C'est finalement sous la forme de meubles achetés à l'étranger que reviennent en France les plus beaux produits de nos forêts. Devant ces faits incontestables, il lui demande de proposer d'urgence une réforme de l'Office national des forêts.

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Transmise au ministère : Agriculture


Réponse du ministère : Agriculture publiée le 13/01/1994

Réponse. - Les causes du déficit de la filière bois sont complexes ; elles sont notamment liées à la concurrence internationale dans les secteurs de la transformation de ce matériau. Le commerce international du bois et des produits dérivés se mondialise, dépassant largement les frontières de la Communauté européenne. Or, il n'existe, dans ce domaine, aucune organisation commune des marchés. Par contre, la gestion de la forêt publique ne saurait être considérée comme un handicap pour la filière bois ; bien au contraire, le regroupement des ventes facilite la commercialisation et diminue la charge que constitue la prospection de l'offre pour les acheteurs éventuels. Certains courants d'opinion contestent le bien fondé de la réelle motivation de l'Office national des forêts, au sein duquel les ingénieurs du génie rural des eaux et des forêts occupent une part importante, vis-à-vis des questions économiques et commerciales. Il est donc surprenant que soit fait à ces ingénieurs, dans le même temps, le reproche inverse. L'Ecole nationale du génie rural, des eaux et des forêts, qui a pris la suite, en matière forestière, de l'Ecole nationale des eaux et forêts, a développé un important volet de formation économique. Ceux des élèves qui se destinent plus particulièrement à des activités orientées vers la forêt reçoivent, pendant une partie significative de leur scolarité, des formations en matière d'environnement, d'économie générale, de développement et d'équipement du milieu rural, de gestion des filières de production et de transformation, qui élargissent leur horizon au delà des aspects forestiers et constituent autant d'ouvertures sur les questions qui se posent à la société actuelle.

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