Question de M. MARINI Philippe (Oise - RPR) publiée le 03/03/1994

M. Philippe Marini appelle l'attention de M. le ministre de la communication sur la récente prise de position du président-directeur général de l'AFP dans un éditorial intitulé " Adapt or die ". Si l'on se réfère à cette prise de position, il semblerait préférable de développer l'expression en langue anglaise ce qui, à terme, ferait disparaître la langue française des téléscripteurs du monde. Il lui demande la nature, les perspectives et les échéances de son action ministérielle afin de contribuer, au contraire, à ce que la plus grande agence de presse d'expression française contribue au maintien et au développement de notre langue, conformément aux résolutions du récent sommet francophone de l'île Maurice et à la volonté du Gouvernement d'accroître le rayonnement de la France dans le monde. La prise de position ci-dessus évoquée semble au soussigné contraire à la politique des pouvoirs publics et inadmissible de la part du dirigeant d'une telle entreprise.

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Réponse du ministère : Communication publiée le 07/04/1994

Réponse. - Le ministre de la communication rappelle que l'Agence France-Presse est une agence à vocation internationale qui contribue au rayonnement de la France dans le monde par la collecte et la diffusion d'informations qui touchent plusieurs centaines de millions d'individus. Les deux tiers de sa production sont réalisés en langue française. Tout en favorisant le développement de la langue française, l'agence contribue aussi au développement des autres langues afin, conformément à ses statuts, d'assurer l'existence d'un réseau d'établissements lui conférant le caractère d'un organisme d'information à rayonnement mondial. Les pouvoirs publics soutiennent pleinement cette stratégie, dans la mesure où le concours apporté aux langues locales favorise à long terme la diffusion en langue française. Toutefois, le ministre de la culture et de la francophonie a souhaité la création d'un groupe de travail entre l'AFP, la délégation générale à la langue française, le ministère des affaires étrangères et le ministère de la communication. Ce groupe, qui a tenu une première réunion, réfléchit aux moyens concrets qui pourraient être mis en oeuvre afin de développer la diffusion en langue française de l'agence, tout en favorisant sa vocation mondiale.

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