Question de Mme CERISIER-ben GUIGA Monique (Français établis hors de France - SOC) publiée le 20/07/1995

Mme Monique Ben Guiga appelle l'attention de Mme le ministre de la santé publique et de l'assurance maladie sur la situation des quatre-vingt mille jeunes femmes qui ont été exposées in utero au médicament appelé Distilbène (DES), entre les années 1948 et 1977, et qui sont actuellement victimes de graves problèmes de santé, en particulier de malformations génitales, qui rendent les grossesses très difficiles et provoquent souvent la stérilité ou le cancer dès la jeunesse. Elle lui demande quelles mesures pourraient être prises par son ministère pour identifier les femmes atteintes, les informer (ainsi que les professionnels de la santé) afin qu'elles bénéficient d'un dépistage précoce des cancers génitaux et qu'elles puissent envisager de mener à bien des grossesses. L'invalidité entraînée par le syndrome DES mérite d'être reconnue et la prise en charge des grossesses de ces jeunes femmes doit être assurée par un suivi médical et une aide ménagère appropriés dans le cas fréquent où l'alitement s'avère nécessaire dès le troisième mois.

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Réponse du ministère : Santé publique publiée le 07/09/1995

Réponse. - Les conséquences chez les jeunes femmes de l'exposition in utero au Distilbène (DES) peuvent être néfastes pour leur fertilité, et le risque de cancer cervico-vaginal bien que faible ne doit pas être négligé. Dès 1989, le ministère chargé de la santé a édité une brochure destinée aux généralistes et aux spécialistes en gynécologie-obstétrique concernant la prise en charge à adopter chez les patientes exposées au DES, en termes de suivi et de dépistage : elle aide les praticiens à mieux informer les patientes concernées, à rechercher devant certains symptômes l'exposition à ce médicament et donne notamment des indications sur les modalités de dépistage du cancer ; cette brochure a été diffusée à nouveau en 1992. Par ailleurs, les associations de patients bénéficient de subventions ministérielles, elles jouent en effet un rôle essentiel d'information et de soutien psychologique des familles. Ces associations éditent notamment de petites brochures destinées aux femmes elles-mêmes, diffusées par les médecins, les associations familiales, les centres de planification... Cette information permet aux femmes de reconnaître si elles ont été exposées et leur en indique les risques et les modalités de surveillance. En ce qui concerne l'aide aux femmes enceintes concernées, comme toutes patientes ayant une grossesse à haut risque, elles peuvent bénéficier d'un suivi médical et d'une aide sociale à domicile ; ces prestations relèvent du département au titre de la protection maternelle et infantile ou de la municipalité.

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