Question de Mme BIDARD-REYDET Danielle (Seine-Saint-Denis - CRC) publiée le 16/11/1995

Mme Danielle Bidard-Reydet attire l'attention de M. le ministre de l'industrie, de la poste et des télécommunications sur les graves menaces qui pèsent sur l'avenir du centre de tri postal de Pantin et de ses personnels. En effet, la décision de fermeture, si elle était maintenue dans les années à venir, se traduirait par la disparition de plusieurs centaines d'emplois sur la localité de Pantin et par une dégradation du service public au détriment des usagers. Le centre de tri de Pantin, opérationnel depuis 1978, est reconnu tant par son bon fonctionnement et sa qualité de service au bénéfice des usager, que par sa bonne implantation au Nord de Paris. Cette localisation est donc parfaitement justifiée. En effet la restructuration des réseaux par des centralisations régionales des activités des centres de tri comme les plates-formes de Bègles-Bordeaux et de Créteil-Marais montre que la mise en place de ses nouvelles organisations de travail, sans personnel supplémentaire, ne fait pas ses preuves d'efficacité quant à la rapidité et la quantité de sacs et paquets traités au quotidien. L'exemple du courrier envoyé aujourd'hui par le centre régional de Créteil Marais met six jours et plus à parvenir chez les usagers, alors que le centre de tri de Pantin l'achemine en deux jours. Les personnels de Pantin CTP se prononcent contre le projet de fermeture de leur centre. Ils mènent depuis plusieurs mois de nombreuses actions pour la défense et l'amélioration de leurs droits et garanties d'un réel service public et pour maintenir les emplois sur Pantin. Elle lui demande, compte tenu de l'efficacité de ce centre de tri postal à Pantin, que ce projet soit abandonné.

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Réponse du ministère : Industrie publiée le 14/03/1996

Réponse. - La Poste doit, comme toute entreprise, veiller constamment à adapter son organisation et ses méthodes aux évolutions d'un environnement où la concurrence se montre de plus en plus vive. Par ailleurs, la mission de service public l'amène à rechercher la plus grande efficacité pour répondre aux besoins du public avec la meilleure qualité de service possible, sachant que le secteur de la messagerie est en France entièrement ouvert à la concurrence. En matière de messagerie, La Poste a donc entrepris de réformer profondément ses structures. En effet, les centres de tri départementaux, où sont triés à la fois les lettres et les paquets, sont saturés et trop nombreux pour permettre une mécanisation poussée et une optimisation des temps de transit. La qualité de service suppose la mise en place d'un plan de transport simple et efficace, afin que La Poste puisse continuer d'assurer ses missions de service public au meilleur coût pour la collectivité. Le nouveau réseau de traitement de la messagerie s'articulera donc autour de douze plates-formes qui regrouperont le trafic d'une zone géographique constituée en moyenne d'une dizaine de départements. Cette concentration des paquets d'une zone sur un seul site de traitement permettra la réalisation d'un réseau de transport dédié et performant, reliant les plates-formes entre elles. Les transits intermédiaires, causes de perte de temps et de risque de fausse direction, seront ainsi considérablement limités. Par ailleurs, le traitement spécifique des paquets sur un équipement industriel performant permettra une meilleure fiabilité au niveau régional des délais d'acheminement à J p 1, donnant ainsi à La Poste la possibilité de fournir un service de qualité équivalent à celui de ses concurrents. La mise en place de ce réseau implique le transfert, au fur et à mesure de l'implantation des plates-formes, des activités de messagerie effectuées jusqu'alors dans les centres de tri départementaux. En ce qui concerne la région d'Ile-de-France, il est prévu l'ouverture de deux plates-formes respectivement situées à Créteil-Marais et à Gennevilliers. La plate-forme de Créteil-Marais fonctionne déjà. L'ouverture de celle de Gennevilliers, qui assurera le traitement des paquets des départements des Hauts-de-Seine, de la Seine-Saint-Denis et de la partie nord de Paris, est prévue pour le deuxième trimestre 1997. S'agissant plus particulièrement du centre de tri de Pantin, dédié uniquement au tri des paquets, ses activités seront transférées sur la plate-forme de Gennevilliers. Il convient, en effet, de préciser que les structures d'exploitation du centre de tri de Pantin, équipé d'un matériel ancien et dont l'implantation avait été choisie essentiellement pour faciliter les acheminements par le réseau ferré, ne sont plus adaptées aux exigences du nouveau système de traitement de la messagerie (machines à trier performantes, conteneurisation, transport par la voie routière). La mise en service de la plate-forme de Gennevilliers ne coïncidera pas cependant avec la fermeture du centre de tri de Pantin. En effet, afin de garantir la qualité de service pendant la phase de montée en charge, ce centre de tri conservera partiellement ses activités pendant quelques mois supplémentaires. Enfin, toutes les mesures d'accompagnement social seront négociées, le moment venu, avec les organisations syndicales, afin d'assurer à l'ensemble des agents concernés un reclassement dans les meilleures conditions possibles.

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