Question de M. DELEVOYE Jean-Paul (Pas-de-Calais - RPR) publiée le 19/09/1996

M. Jean-Paul Delevoye appelle l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche sur l'inquiétante progression du suicide chez les jeunes. Le suicide est, dans la tranche d'âge 18-25 ans, la seconde cause de mortalité par an : par ailleurs, le plus souvent, les jeunes mettent fin à leurs jours pour des raisons bien moins dramatiques qu'ils ne peuvent le penser, un échec scolaire par exemple. Son administration compte-t-elle mettre en place un programme de sensibilisation à la fois du personnel enseignant sur le signes extérieurs qu'un tel mal-être peut dégager, mais également des élèves et étudiants dont certains d'entre-eux pourraient se reconnaître dans cet état d'esprit suicidaire et ainsi éviter de véritables drames.

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Réponse du ministère : Éducation publiée le 07/11/1996

Réponse. - La lutte contre le suicide des jeunes fait partie des objectifs prioritaires poursuivis par le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche, dans le cadre de l'éducation à la responsabilité et de la prévention des conduites à risque menées auprès des élèves des établissements scolaires. Dans ce domaine, en effet, les personnels des établissements scolaires doivent jouer un rôle important dans les premières mesures à prendre face à des jeunes traversant une période difficile et présentant des signes évidents de détresse. Or, bien souvent, ces personnels se trouvent gênés devant l'expression du mal-être, de la dépression exprimée par les adolescents. C'est pourquoi le ministère de l'éducation nationale a souhaité mettre à la disposition de la communauté éducative des outils d'information, de réflexion et de dialogue de nature à la sensibiliser et à la former à ce travail de prévention. A cette fin, le ministère de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche a fait réaliser un film sur la prévention du suicide chez les adolescents, intitulé " Sortie de secours " avec un livret pédagogique. Ce film, d'une durée de 53 minutes, réalisé avec le concours des personnels de santé, sociaux, enseignants, des jeunes venant de faire une tentative de suicide, de spécialistes de l'adolescence extérieurs à l'institution scolaire, est exclusivement destiné aux membres adultes de la communauté éducative. Il a été diffusé en novembre 1994 dans l'ensemble des lycées et collèges publics et privés, afin de servir d'outil pédagogique de formation auprès des personnels concernés. Il doit, en effet, permettre aux personnels de la communauté éducative de mieux comprendre les problèmes de l'adolescence rencontrés par les élèves, de repérer les signes de détresse révélant leur mal-être, et de suggérer des comportements d'écoute et d'aide dans les conduites à tenir en présence d'adolescents en difficulté. Afin que ce film soit le plus utile et le plus efficace dans le message qu'il est chargé de transmettre, les assistants de service social, les infirmières, les médecins, plus particulièrement sensibilisés aux difficultés des adolescents, ont été invités, en tant que personnes-ressources, à prendre l'attache des chefs d'établissement pour mobiliser l'ensemble des acteurs de la communauté scolaire dans la lutte contre le suicide. Enfin, sur le même sujet, un document intitulé " les Conduites suicidaires des adolescents " et sous-titré " Des repères pour la prévention à l'école " est en cours de réalisation et sera prochainement diffusé dans l'ensemble des établissements scolaires à l'intention des membres adultes de la communauté éducative afin de poursuivre l'action engagée en matière de prévention du suicide. Dans l'enseignement supérieur, les services de médecine préventive et de promotion de la santé (SMPPS) ont notamment pour objectif de prévenir ou de détecter les troubles et facteurs d'inadaptation physique ou psychique susceptibles de constituer des obstacles au travail de l'étudiant. A cet égard, les SMPPS ont développé des études et des enquêtes épidémiologiques mettant en évidence que les problèmes de santé rencontrés par les étudiants (troubles du sommeil, du comportement alimentaire, consommation de médicaments, sentiments dépressifs...) sont fortement liés aux situations de stress, de solitude, créées par le contexte universitaire. Ces différents constats ont conduit les services à élaborer des priorités d'action propres à sensibiliser l'étudiant à la prévention personnalisée de sa santé et à intégrer, chaque fois que c'est possible, une dimension préventive dans les prestations. De fait, les stratégies de prévention mises en place par les SMPPS associent des actions souvent intégrées à l'enseignement visant à favoriser l'adaptation des étudiants concernés par le mal-être et, de manière plus générale, des prestations individuelles (consultations médico-psychologiques...) ou collectives, de prise en charge du stress, de l'anxiété et de l'isolement (groupes relaxation et affirmation de soi, sophrologie, soins-études...). Cette nouvelle orientation des services est appelée à se généraliser sous l'effet de la demande étudiante. ; santé et à intégrer, chaque fois que c'est possible, une dimension préventive dans les prestations. De fait, les stratégies de prévention mises en place par les SMPPS associent des actions souvent intégrées à l'enseignement visant à favoriser l'adaptation des étudiants concernés par le mal-être et, de manière plus générale, des prestations individuelles (consultations médico-psychologiques...) ou collectives, de prise en charge du stress, de l'anxiété et de l'isolement (groupes relaxation et affirmation de soi, sophrologie, soins-études...). Cette nouvelle orientation des services est appelée à se généraliser sous l'effet de la demande étudiante.

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