Question de M. RINCHET Roger (Savoie - SOC) publiée le 10/04/1997

M. Roger Rinchet appelle l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche sur la situation des enfants dysphasiques et dyslexiques qui constituent une part importante de l'illettrisme dans notre pays. C'est ainsi que la fréquence de la dyslexie est évaluée à 8-10 % de la population, celle de la dysphasie à 1 % de la population. En l'absence de structures éducatives adaptées, beaucoup de ces enfants ne parviennent pas en effet à apprendre à lire, à écrire et à compter. La prévention de l'illettrisme passe par une prise en compte le plus précoce et le plus efficace possible des troubles spécifiques d'apprentissage du langage oral et écrit. Il lui demande en conséquence si, dans le cadre des débats qui ont lieu actuellement sur l'illettrisme et l'échec scolaire, il compte engager une réflexion sur les moyens à mettre en oeuvre pour dépister au plus tôt la dysphasie et la dyslexie et apporter aux enfants qui en sont victimes des structures leur permettant d'accéder à un apprentissage adapté du langage oral et écrit.

- page 1093


Réponse du ministère : Éducation publiée le 15/05/1997

Réponse. - Le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche réserve une attention toute particulière à la situation des enfants éprouvant des difficultés d'apprentissage du langage oral et écrit. La note de service no 90-023 du 25 janvier 1990 adressée aux autorités académiques préconise un certain nombre de mesures en faveur de ces élèves et plus particulièrement une sensibilisation des enseignants aux problèmes des enfants dyslexiques. Ce texte insiste notamment sur l'importance " d'un dépistage précoce des éléments révélateurs des troubles des apprentissages nécessitant un diagnostic et une pédagogie différenciée adaptée aux besoins de ces élèves ". A l'heure actuelle, la scolarisation de ces enfants est prise en charge en milieu ordinaire. Toutefois, ils bénéficient parallèlement d'aides particulières apportées par des maîtres spécialisés intervenant au sein de réseaux d'aides spécialisées aux élèves en difficulté (RASED). En matière de formation des enseignants, deux options du certificat d'aptitude aux actions pédagogiques spécialisées d'adaptation et d'intégration scolaires (CAPSAIS) comprennent dans leur programme, l'une la problématique des apprentissages (option E : enseignants spécialisés chargés de l'enseignement et de l'aide pédagogique auprès des enfants en difficulté à l'école préélémentaire et élémentaire), et l'autre des informations sur le dysfonctionnement du langage oral et écrits, et notamment sur le problème des dyslexies-dysorthographies (option G : enseignants spécialisés chargés de rééducation). Les centres nationaux d'études et de formation de Beaumont-sur-Oise et de Suresnes organisent régulièrement des stages de formation destinés aux personnels concernés par la situation de ces enfants. Enfin, un groupe de travail sur les troubles du langage vient d'être constitué dans le cadre du Centre technique national d'études et de recherches sur les handicaps et inadaptations (CTNERTHI). Le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche attend avec intérêt le résultat des travaux de ce groupe d'expets.

- page 1481

Page mise à jour le