Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 22/01/1998

M. Emmanuel Hamel attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie sur la proposition faite par le secrétaire général du Comité national pour l'éducation artistique à la page 17, deuxième colonne, deuxième alinéa, du numéro 1321 (10 janvier 1998) du magazine Le Point, de " promouvoir, à tous les niveaux scolaires, l'histoire des arts et des civilisations ". Il lui demande quelle est sa réaction face à cette proposition, s'il envisage de prendre des mesures pour mieux promouvoir l'histoire des arts et des civilisations dans le respect maximum de la vérité historique et sans promouvoir l'histoire de l'art et des civilisations pour un endoctrinement idéologique de la jeunesse et des adultes.

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Réponse du ministère : Éducation publiée le 09/07/1998

Réponse. - La prise en compte de l'histoire des arts et des civilisations s'effectue soit dans le cadre des enseignements soit dans le cadre des ateliers de pratique artistique : 1. Le cadre des enseignements : l'histoire des arts en lycée : l'introduction, en 1993, d'un enseignement d'histoire des arts a comblé une réelle lacune du système éducatif français. Certes, les enseignements d'arts plastiques, de musique, de cinéma ou de théâtre accordent chacun une place non négligeable aux aspects culturels du champ disciplinaire qui est le leur. De même, les programmes d'histoire comportent, eux aussi, des prolongements substantiels consacrés à ces questions. Cependant, il manquait jusqu'alors un lieu où aborder l'histoire des arts - et non l'histoire d'un seul d'entre eux - d'une façon globale, à la fois pluridisciplinaire et transversale, selon des points de vue multiples et complémentaires. Le nouvel enseignement d'histoire des arts prend en compte la complémentarité des approches historiques, esthétiques, techniques, à travers l'étude approfondie de périodes, de mouvements, de thèmes, d'artistes, d' uvres. Il a un caractère essentiellement théorique, la pratique artistique étant largement assurée par ailleurs. Il est plus particulièrement destiné à ceux des élèves que les arts intéressent, mais qui, n'éprouvant pas le besoin de passer par une pratique créatrice, souhaitent une formation qui leur permette d'accéder, en public averti, au rang d'amateur éclairé. En continuel développement depuis sa création, il concerne à la rentrée 1997 environ 3 000 élèves (auxquels il est proposé soit comme enseignement obligatoire, soit comme option) et 80 lycées d'enseignement général et technologique. 2. Les ateliers de pratique artistique et culturelle : des activités de sensibilisation : complétant l'approche culturelle de chaque programme d'enseignement, notamment en histoire, en lettres, en musique et en arts plastiques, des ateliers de pratique artistique et culturelle permettent une sensibilisation du plus grand nombre au fait culturel. Ouverts à des élèves volontaires des collèges et des lycées, ces ateliers concernent les secteurs les plus divers : à côté des arts plastiques et de la musique, le théâtre, le cinéma, la danse, le patrimoine, la photographie, l'architecture, le paysage, les arts appliqués. Ils sont très largement représentés dans les collèges où 87 % des établissements offrent la possibilité d'un atelier de pratique artistique (données 1995-1996). L'approche culturelle des savoirs implique sur certains secteurs (enseignements de théâtre, de cinéma et d'histoire des arts ; ateliers de pratique) un partenariat avec le ministère de la culture, le principe étant que des artistes et des professionnels de la culture interviennent à côté du professeur, dans le cadre d'un projet conjoint. Cette prise en compte conjointe et transversale garantit le respect de la diversité des approches de l'histoire de l'art.

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