Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 02/04/1998

M. Emmanuel Hamel attire l'attention de M. le secrétaire d'Etat à la santé sur l'information parue à la page 15 du quotidien Le Figaro du 2 mars dernier selon laquelle une association de lutte contre le sida qui avait organisé le 1er mars 1998 un forum sur le sida en banlieue dénonce " un manque cruel de valorisation des soins du sida dans les hôpitaux de banlieue. Alors qu'à Paris les responsables des unités VHI hospitalières sont souvent des chefs de service, en banlieue les chefs de service véritablement engagés dans la lutte contre le sida peuvent se compter sur les doigts de la main. Et bien qu'il y ait d'excellents médecins, ils ont peu de pouvoir de négociation budgétaire et trop peu de reconnaissance des institutions pour le travail qu'ils font ". Il lui demande quelle est sa réaction face aux propos de cette association de lutte contre le sida et si le Gouvernement envisage de prendre des mesures pour remédier à cette situation.

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Réponse du ministère : Santé publiée le 03/09/1998

Réponse. - L'association d'Aides Ile-de-France à l'occasion du forum " Sida urgences ", organisé le dimanche 1er mars, signale un manque cruel de valorisation des soins du sida dans les hôpitaux de banlieue. Les indicateurs d'activité hospitalière estiment, en 1997, à près de 80 000 les personnes atteintes d'infection à VIH qui sont suivies dans les hôpitaux français. Elles étaient près de 33 000 en 1990 et 55 000 en 1993. En Ile-de-France, près de 43 % des personnes sont suivies. La prise en charge hospitalière des personnes atteintes d'infection à VIH est assurée en France par des centres de référence mis en place depuis 1988. Ces centres appelés centres d'information et de soins de l'immunodéficience humaine (CISIH) sont au nombre de 30, dont 9 en Ile-de-France. A ce jour, près de 3,3 milliards de francs de crédits annuels permettent le financement de la prise en charge de l'infection à VIH dans les hôpitaux français, dont 46 % en Ile-de-France (14 % hors Assistance publique - hôpitaux de Paris). Depuis 1987, de nombreux emplois ont été créés : 180 postes de praticiens hospitaliers, 437 vacations de médecin en équivalent temps plein et 3 409 emplois non médicaux. Les financements ont été attribués sur la base de l'activité des établissements évaluée à partir de trois indicateurs : le nombre de cas de sida déclarés, la consommation des antirétroviraux et le nombre de patients présents " un jour donné " dans les établissements de soins. Une attention toute particulière a été portée à la prise en charge des personnes infectées par le VIH résidant en banlieue parisienne. Les deux derniers CISIH créés en 1994 l'ont été sur les départements des Hauts-de-Seine et de Seine-Saint-Denis. Le CISIH-92 regroupe les hôpitaux Louis-Mourier, Ambroise-Paré, Raymond-Poincaré, Foch, Nanterre et Gennevilliers. Le CISIH-93 regroupe les hôpitaux Jean-Verdier, Avicenne, Montfermeil et Delafontaine. Un CISIH Paris-Sud regroupant les hôpitaux Henri-Mondor, Kremlin-Bicêtre, Paul-Brousse et Antoine-Béclère fonctionne depuis près de dix ans. Les hôpitaux de l'Essonne, du sud du Val-de-Marne et de Seine-et-Marne sont restés en marge de ce mouvement. Une réflexion est en cours pour qu'une procédure de coopération soit mise en place. Elle pourait aboutir à la création d'un nouveau CISIH.

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