Question de M. ANDRÉ Pierre (Aisne - RPR) publiée le 03/06/1999

M. Pierre André attire l'attention de Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité sur les vives protestations que suscite au sein des personnels de l'ANPE (Agence nationale pour l'emploi) la quasi-inexistence des négociations préalables à la modification de leur régime de retraite. En dépit des engagements pris par le Gouvernement de maintenir les garanties du régime spécifique de retraite supplémentaire auquel sont actuellement soumis les agents de l'ANPE, le nouveau régime, qui sera instauré à compter du 1er juillet 1999, s'apparenterait un système par capitalisation et constitue pour les personnels de l'établissement une régression inadmissible. Aussi, il lui demande si elle entend prendre les mesures nécessaires permettant de proroger d'un an le régime actuel, afin que des négociations approfondies puissent être engagées avec l'ensemble des représentants des personnels sur l'avenir de leur protection sociale.

- page 1832


Réponse du ministère : Emploi publiée le 25/11/1999

Réponse. - Après l'arrêt du Conseil d'Etat du 11 décembre 1996, qui avait annulé pour vice de forme le dispositif de protection sociale supplémentaire mis en place en 1991 par l'ANPE, l'article 107 de la loi du 2 juillet 1998 a fixé les conditions de validation des droits acquis et a autorisé la prorogation de l'ancien système jusqu'au 30 juin 1999 pour permettre des négociations avec les représentants du personnel sur la mise en place des nouveaux régimes de prévoyance et de retraite supplémentaire. Ces négociations ont fait l'objet de très nombreuses réunions de travail et ont conduit à l'élaboration d'un projet de décret qui a été soumis à deux reprises au comité consultatif paritaire national de l'ANPE, et pour avis au Conseil d'Etat. Ce décret, en date du 25 juin 1999, a pour objet d'instaurer des garanties collectives en matière de prévoyance complémentaire et de retraite supplémentaire des agents de l'Agence nationale pour l'emploi à compter du 1er juillet 1999, afin d'éviter toute rupture dans la converture sociale supplémentaire des agents. Ces garanties en matière de prévoyance permettent le maintien du revenu, notamment dans les cas de maladie ou d'invalidité, et, en matière de retraite, elles constituent un complément des retraites obtenues dans les régimes de droit commun, sécurité sociale et Ircantec. Le nouveau régime de retraite supplémentaire est, comme le précédent, un régime par capitalisation. Toutefois, il est à " cotisations définies " alors que le précédent était à " prestations définies " et garantissait une retraite voisine de celle des agents titulaires de l'Etat. Mais, pour répondre aux souhaits des partenaires sociaux, les droits seront exprimés en points, selon le code des assurances ou de la sécurité sociale, pour une réelle solidarité entre actifs et retraités et pour assurer la sécurité du régime. Ce dispositif, spécifique à l'ANPE, dont le financement est assuré sur le long terme, ne préjuge donc pas des éventuelles adaptations ultérieures du régime général de retraite.

- page 3872

Page mise à jour le