Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 03/02/2000

M. Emmanuel Hamel attire l'attention de M. le ministre délégué à la coopération et à la francophonie sur l'article d'un ancien ambassadeur de France au Burkina-Faso paru à la page 13 du quotidien Le Figaro du 30 décembre 1999 dans lequel son auteur explique qu'" il est vital à tous égards, pour l'Afrique, que la Communauté européenne... mette en oeuvre une stratégie de l'entreprise africaine, avec pour objectif fondamental la valorisation sur place des matières premières, source de création d'emplois et de richesse... ". Les Etats européens transféreraient vers l'Afrique des PME-PMI " dont les capacités de production ne sont plus en phase avec le contexte concurrentiel des échanges mondiaux " mais " encore en bon état de fonctionnement " et qui " pourraient (ainsi) être ressourcés en Afrique où les coûts de production sont bien plus faibles... ". Il lui demande son avis à l'égard de cette suggestion et aimerait savoir si la France entend inciter ses partenaires européens à agir en ce sens vers les Etats africains où la sécurité des Européens est assurée.

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Réponse du ministère : Coopération publiée le 30/03/2000

Réponse. - La question soulevée par l'honorable parlementaire relative au rôle des PME-PMI dans le développement, notamment en Afrique, est de première importance. C'est en effet par l'établissement d'un tissu économique dense et solide que la croissance économique pourra s'accélérer. Depuis plusieurs années maintenant, la coopération française estime que l'entreprise, sous toutes ses formes, constitue un élément majeur dans la transformation des pays en développement. En effet, l'essor des entreprises favoriserait leur insertion progressive dans le marché mondial, tout en répondant à la demande intérieure d'un plus grand dynamisme économique. Il s'agit donc de contribuer à promouvoir un environnement, des méthodes, des formations, des outils, des habitudes et des financements qui permettent à l'entreprise, d'une part, de fonctionner dans des conditions optimales, d'autre part, d'inscrire son action dans un sens conforme à l'intérêt général. Notre pays partage cette vision avec les pays de l'Union européenne et les institutions multilatérales. Cette démarche a pour champ d'application l'Afrique, bien entendu, mais, plus généralement, l'ensemble des pays en développement et, en premier lieu, les pays de la zone de solidarité prioritaire (ZSP). Le ministère des affaires étrangères et l'agence française de développement sont complètement impliqués dans cette démarche qui vise aussi bien à adapter ou renforcer l'environnement institutionnel des Etats, que des opérations spécifiques qui y trouvent leur point d'application. Le renforcement du tissu économique auquel la France apporte son concours emprunte plusieurs voies, depuis le renforcement de l'état de droit dans de très nombreux domaines, jusqu'à des opérations de microfinance permettant de soutenir de très petites entreprises : celles-ci constituent, pour une majeure partie des pays de la ZSP, une part très importante de leur PIB et de l'emploi. Le compagnonnage industriel - qui peut être associé à ce qu'on pourrait appeler la technologie générique évoquée par l'honorable parlementaire - fait partie de la panoplie des moyens utilisés pour soutenir le développement. Dans ses interventions, la coopération française s'attache à favoriser les partenariats en liaison avec les autres pays de l'Union européenne.

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