Question de M. MARINI Philippe (Oise - RPR) publiée le 09/03/2000

M. Philippe Marini appelle l'attention de Mme le secrétaire d'Etat à la santé et à l'action sociale sur la formation de gynécologues médicaux. Un DES (diplôme d'études supérieures) de gynécologie obstétrique et gynécologie médicale a été proposé. Il sera formé d'un tronc commun de trois ans, dont cinq semestres obligatoires en chirurgie et obstétrique et deux options de deux ans chacune, l'une en gynécologie obstétrique, l'autre en gynécologie médicale. A l'issue de cette formation, un diplôme unique d'études spécialisées en gynécologie obstétrique et de gynécologie médicale sera délivré portant la mention de l'option choisie. Ce projet ne répond pas à l'attente des professionnels et des femmes qui se mobilisent et s'expriment par des manifestations et des pétitions. Ils souhaitent deux DES distincts, l'un de gynécologie obstétrique et chirurgie gynécologique, l'autre de gynécologie médicale et médecine de la reproduction, afin que le titre de gynécologue médical soit distinct du titre de gynécologue obstétricien. Le projet proposé maintient une voie unique, celle de l'obstétrique et de la chirurgie. La gynécologie médicale n'est donc pas une formation obligatoire mais un enseignement facultatif. De plus, les professionnels et les femmes sont totalement opposés à ce que les chefs de service d'obstétrique gardent la responsabilité d'une spécialité qu'ils ont supprimée parce qu'ils ne la jugeaient pas utile. En conséquence, il lui demande si elle entend revoir ce projet et répondre aux attentes d'un grand nombre de femmes qui souhaitent, d'une part, accéder aux services de gynécologues médicaux, bien formés à la gynécologie médicale et, d'autre part, être assurées qu'ils seront toujours aussi nombreux qu'aujourd'hui, sans remise en question, à l'avenir, de leur qualité.

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Réponse du ministère : Santé publiée le 01/02/2001

Réponse. - Tout d'abord, la secrétaire d'Etat à la santé et aux handicapés tient à réaffirmer son attachement, ainsi que celui de l'ensemble du Gouvernement au maintien de la spécialité de la gynécologie médicale dans le paysage médical français compte tenu de son importance dans la prise en compte des besoins de santé des femmes. Un enseignement spécifique à la gynécologie médicale vient d'être créé qui n'existait plus depuis 1984. Cette réforme fait de la gynécologie médicale une spécialité d'exercice à part entière, exactement au même titre que la gynécologie obstétrique. Compte tenu de la grande imbrication et complémentarité des aspects médicaux et chirurgicaux de cette discipline, il est apparu nécessaire que tous, gynécologues médicaux et gynécologues obstétriciens, puissent en appréhender tous les aspects. C'est pourquoi, après plusieurs mois de consultation, il a été décidé de maintenir ces deux options de formation à l'intérieur d'un DES unique médico-chirurgical qui porte les deux options au même niveau de reconnaissance hospitalo-universitaire. En cela, ce nouveau DES de gynécologie obstétrique et gynécologie médicale est une réelle innovation qui servira de modèle dans les années qui viennent à l'élaboration d'autres cursus de formation dans des disciplines dont les aspects médicaux et chirurgicaux sont maintenant intimement mêlés. Bien que cet enseignement soit intégré au sein d'un diplôme unique de gynécologie obstétrique et gynécologie médicale, il aboutira à un diplôme spécifiant l'option à laquelle l'étudiant aura été formé : option gynécologie médicale ou option gynécologie obstétrique. Les deux spécialités d'exercice seront donc différenciées à l'issue de la formation. Par ailleurs, un nombre d'internes est réservé à l'option gynécologie médicale, d'un tiers du quota réservé pour l'ensemble de la filière. Enfin, les gynécologues obstétriciens ne sont pas les responsables de la formation à la gynécologie médicale. Ils y participent en tant que chefs de services de stages formateurs. Des coordinateurs médecins viennent d'être désignés dans chaque interrégion pour assurer la coordination de la nouvelle option de formation à la gynécologie médicale. Ces trois éléments permettent de garantir l'indépendance et la spécificité de la formation à la gynécologie médicale. Il s'agit de faire en sorte que les femmes puissent continuer d'accéder aussi facilement qu'aujourd'hui au gynécologue de leur choix.

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