Question de M. CAZEAU Bernard (Dordogne - SOC) publiée le 25/05/2000

M. Bernard Cazeau souhaite attirer l'attention de Mme le secrétaire d'Etat à la santé et aux handicapés sur la situation des enfants dyslexiques qui ne peuvent entrer dans les apprentissages. Il s'agit d'une catégorie d'enfants intelligents mais qui ne peuvent apprendre à parler, lire, écrire ou compter. Une commission interministérielle a été mise en place en septembre 1999 pour tenter de régler ce problème grave de santé publique et qui devient un problème médico-social. Cette commission devait fournir des recommandations s'inscrivant dans le cadre d'une politique éducative de l'éducation nationale et dans celui d'une politique de santé publique. Elle a rendu ses conclusions fin février, lesquelles devaient être publiées. Cette publication a été ajournée du fait du remaniement ministériel. Il attire son attention sur l'urgence de ce dossier et lui demande quelles mesures elle entend mettre en oeuvre afin de rattraper le retard pour la prise en charge de ces enfants dyslexiques.

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Réponse du ministère : Santé publiée le 22/06/2000

Réponse. - Les troubles de l'apprentissage, notamment la dyslexie, représentent un réel problème de santé publique en raison de leur fréquence, des souffrances engendrées et des conséquences à long terme chez les enfants concernés. Après une scolarité primaire difficile, ils arrivent en sixième sans vraiment lire ni écrire. Ils ne peuvent alors qu'être en situation d'échec. L'apparition de troubles du comportement est la réaction la plus commune à l'état de frustration de ces jeunes. Les troubles d'apprentissage sont le prélude à des échecs scolaires parfois irrémédiables, responsables d'une insertion sociale difficile. La situation d'échec que vivent ces enfants atteints de dyslexie peut être en partie évitée si les difficultés rencontrées par ces enfants dès l'âge scolaire sont identifiées et prises en charge précocement et de façon adaptée. Des tests validés et adaptés à l'âge existent pour le dépistage. Les troubles d'apprentissage peuvent alors être grandement améliorés par des mesures éducatives appropriées. Ces troubles, bien que reconnus de façon relativement récente par les professionnels spécialisés, sont méconnus d'une grande partie des professionnels chargés de la santé et de l'éducation et du grand public. Seules les familles qui vivent personnellement le problème se sentent concernées sans savoir toujours où s'adresser. Un groupe de travail sur les troubles spécifiques du langage écrit (dyslexie) et oral (dysphasie) a été mis en place par Mme Ségolène Royal alors ministre déléguée à l'enseignement scolaire en octobre 1999. Y ont participé des représentants du ministère de l'éducation nationale, du ministère chargé de la santé, des professionnels, des enseignants et leurs syndicats, les associations de parents et le corps d'inspection de l'éducation nationale. Les objectifs de ce groupe de travail étaient de faire le point sur la situation, de dresser un état des lieux et de définir des formules partenariales devant permettre à des professionnels différents de mutualiser leurs savoirs et leurs pratiques dans la prise en charge des problèmes concernés. Le rapport final comportant des recommandations opérationnelles relatives au dépistage et à la prise en charge des troubles du langage oral et écrit sera présenté très prochainement.

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