Question de M. BALARELLO José (Alpes-Maritimes - RI) publiée le 11/04/2002

M. José Balarello attire l'attention de Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité sur l'incohérence qui s'attache de plus en plus à la politique dite des quotas d'actes pour les infirmiers libéraux, qui auraient été institués afin de les faire participer à la maîtrise des dépenses de santé, alors qu'il manque en France près de 20 000 infirmiers pour assurer les soins tant dans le secteur public que dans le secteur privé et que, de surcroît, nombre d'infirmiers libéraux n'utilisent pas la totalité de leur possibilité de soin puisque, d'après les syndicats, 90 % d'entre eux dans les Alpes-Maritimes sont loin de leur capacité maximale de travail avec en moyenne 15 000 quotas d'actes annuels pour un maximum de 23 000. Il lui demande s'il ne serait pas plus cartésien de donner la possibilité à l'ensemble de la profession de réaliser la totalité des quotas d'actes, afin de permettre à ceux qui veulent travailler plus de le faire, dans cette limite qui garantit l'équilibre de la sécurité sociale, et rendre ainsi service aux patients qui, quelquefois, cherchent désespérément un infirmier se trouvant parfois obligé de refuser un acte car ayant atteint la limite de ses quotas, et le tout sans discrimination possible de malades. Ce phénomène est d'autant plus pénalisant que le nombre d'actes autorisé par la sécurité sociale dans les Alpes-Maritimes est nettement insuffisant au regard des besoins de la population, le nombre des personnes âgées étant plus important dans ce département que la moyenne nationale.

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Réponse du ministère : Emploi publiée le 02/05/2002

Plusieurs mesures ont été mises en en oeuvre depuis 1997 pour tenir compte de la place qu'occupent aujourd'hui les infirmiers libéraux dans notre système de soins : en 1999, la modification de la nomenclature des actes infirmiers et la revalorisation de 6 % de l'acte médical infirmier (qui représente 1/3 de l'activité moyenne) ; la rupture avec la logique des ordonnances de 1996 qui consistait à opposer médecins et auxiliaires médicaux, pour renforcer au contraire la complémentarité de l'intervention de ces professionnels ; la création, dans la loi relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé, d'un conseil national des professions paramédicales qui sera un instrument au service de ces professions pour renforcer la déontologie et la gestion des compétences ; la modification du décret de compétence des infirmiers pour mieux identifier leur rôle propre. De même, depuis 1998, le gouvernement actuel a constamment augmenté le nombre de places ouvertes dans les instituts de formation en soins infirmiers, alors que le précédent les avait considérablement réduites. Cet effort a été accentué en 2001, avec une progression de 40 %, soit 9000 places supplémentaires. Par ailleurs, pour faire face aux déséquilibres géographiques existants, le Gouvernement a décidé, dans le cadre de la loi de financement de la sécurité sociale pour 2002, de mettre en place des aides à l'installation dans les zones rurales ou urbaines difficiles. En outre, l'intervention de l'infirmier est particulièrement importante dans le cadre des la mise en oeuvre de l'allocation personnalisée d'autonomie et de la réforme des établissements d'hébergement des personnes âgées dépendantes ; le Gouvernement veille actuellement, à partir d'une enquête de terrain confiée à l'inspection générale des affaires sociales, à mieux coordonner l'activité des infirmiers avec celle des autres intervenants et à clarifier les missions de chacun. Enfin, les infirmiers libéraux expriment un certains nombre d'attentes en matière d'évolution du tarif de leurs actes. Après avoir reçu les organisations représentant cette profession, la ministre de l'emploi et de la solidarité et le ministre délégué â la santé ont encouragé les négociations avec les caisses d'assurance maladie, qui ont abouti le 21 février dernier à un accord signé avec une des organisations représentatives de la profession. Cet accord qui a été approuvé par arrêté du 1er mars 2002, publié au J.O. du 3 mars, prévoit une forte revalorisation de indemnités kilométriques (+ 25 %, ) et de l'indemnité forfaitaire de déplacement (+ 10 %) qui permet de compenser l'écart avec les indemnités attribuées aux médecins ; une revalorisation des actes infirmiers (actes médicaux et de soins) de 10 % ; la mise en oeuvre au 1er juillet de la démarche de soins infirmiers (DSI) ; le doublement de la majoration de nuit (entre 23 heures et 5 heures) ; la révision des seuils d'activité, et élargissement des possibilités d'adaptation locales ; l'amélioration de la répartition territoriale des infirmiers avec l'attribution d'une aide à l'installation de 10 000 euros. Cet accord représente au total une enveloppe budgétaire de 335 millions d'euros sur trois ans dont 152 millions d'euros dès 2002, soit une revalorisation moyenne des honoraires de 10 %.

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