Question de M. HOEFFEL Daniel (Bas-Rhin - UC) publiée le 25/07/2002

M. Daniel Hoeffel appelle l'attention de Mme la ministre déléguée à la recherche et aux nouvelles technologies sur la création d'un centre interdisciplinaire d'études et de recherches sur l'Allemagne (CIERA). Il note avec étonnement qu'aucune institution alsacienne ne figure parmi les établissements membres fondateurs de ce groupement ni qu'aucun des lieux d'implantation choisi ne se situe en Alsace, alors que cette région, fortement engagée dans la coopération transfrontalière et au carrefour de deux cultures, était prédestinée à accueillir un centre au service des études allemandes. Parallèlement le centre d'études germaniques (CEG) de Strasbourg est en train de perdre sa qualité d'équipe de recherche associée au Centre national de la recherche scientifique (CNRS). En effet, la commission du CNRS a avancé des raisons scientifiques pour rompre les liens entre le CEG et le CNRS. Ce centre, qui existe depuis 1920, a accompli un travail très important et a contribué à une meilleure compréhension et connaissance mutuelles. Il lui demande en vertu de quels critères l'expérience strasbourgeoise a été écartée du choix opéré, si dans un avenir proche cette lacune pourra être comblée et pour quelles raisons le CEG perd sa qualité d'équipe de recherche associée au CNRS.

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Réponse du Ministre délégué à la recherche et aux nouvelles technologies publiée le 19/09/2002

Le CIERA (Centre interdisciplinaire d'études et de recherche sur l'Allemagne) bénéficie d'un soutien important de la part de l'Office allemand d'échanges universitaires (DAAI) et du ministère français de la jeunesse, de l'éducation nationale et de la recherche. Il est exact qu'aucune institution alsacienne ne figure pour l'instant parmi les établissements membres fondateurs du CIERA et qu'aucun des lieux d'implantation choisis ne se trouve en Alsace. Le CIERA est en effet organisé autour de deux pôles géographiques, un parisien et un rhône-alpin. Les établissements partenaires du pôle parisien sont le Centre d'information et de recherche sur l'Allemagne contemporaine, le Centre national de la recherche scientifique, l'Ecole des hautes études en sciences sociales, la Fondation de la maison des sciences de l'homme, l'université de Cergy-Pontoise, l'université de Paris-Sorbonne (Paris-IV). Ceux du pôle rhône-alpin sont l'université Lumière (Lyon-II), l'Ecole normale supérieure de lettres et sciences humaines et l'institut d'études politiques de Grenoble. Cette situation s'explique par l'histoire du projet du CIERA, qui est articulé autour de quatre grands axes : organisation politique, sociale et enjeux économiques ; l'Allemagne et la question européenne ; les pratiques culturelles et les ordres symboliques ; les savoirs disciplinaires, philosophie et épistémologie. Rien ne s'oppose à ce que les universités alsaciennes soient également partie prenante si elles sont prêtes à mobiliser les moyens dont elles disposent sur ces sujets. Le périmètre actuel des activités du Centre d'études germaniques (CEG) de Strasbourg ne correspond pas à ces grands axes, selon les porteurs du projet CIERA, et notamment le directeur du CIERA, M. Michael Werner, ce qui explique qu'il n'ait pas été retenu dans ce premier tour de table. D'autre part, l'association du CEG au CNRS a été remise en cause suite aux conclusions de la section concernée du Comité national de la recherche scientifique qui a évalué ses activités. En conséquence de cette évaluation défavorable, une restructuration des différentes opérations de recherche du CEG devrait toutefois permettre, à l'avenir, de renouer les liens avec le CNRS, et dans ce cadre au CEG de rejoindre le CIERA. Il serait assurément paradoxal et regrettable que l'Alsace, fortement engagée dans la coopération avec l'Allemagne dans d'autres domaines que les sciences de l'homme et de la société, soit absente d'un projet de coopération franco-allemand important comme le CIERA.

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